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the frenchbooklover - Page 111

  • Les Noces vermeilles de Béatrice Egémar

    Les Noces vermeilles

    de

    Béatrice Egémar

     

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    "Voilà près de deux heures que je suis à ma table. Dix fois  je me suis crue prête, dix fois j'ai pris et reposé ma plume. J'ai décidé d'écrire mes mémoires-si du moins ce titre peut convenir à mon modeste récit-mais je répugne à le faire: mon caractère me pousse davantage à profiter de chaque jour qui nous est donné à vivre, plutôt qu'à me tourner vers le passé, surtout quand il est douloureux"

    Louise de Laval revient sur l'été de ses quinze ans, l'été 1572 où elle a été conviée à Paris avec sa famille pour assister aux noces de Marguerite de Valois et d'Henri de Navarre.

    A peine arrivée, elle a retrouvé avec plaisir sa sœur aînée, devenue demoiselle d'honneur de la reine Catherine de Médicis. Mais cette dernière, l'air très soucieux, n'a pu lui confier le secret qu'elle dissimulait et a péri dans d'atroces convulsions la nuit même de leurs retrouvailles.

    Accablée par le chagrin, Louise s'est jurée de découvrir qui était le coupable de cette mort par empoisonnement. Et pour cette raison, elle a accepté de remplacer la défunte dans son rôle auprès de la reine mère.

    Assistée de son fidèle valet Perdican, elle s'est donc installée au Louvre.

    Au fil des répétitions et des fêtes données en l'honneur des noces, Louise commence à entrevoir un complot. Mais parviendra t'elle à le déjouer à temps?

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    J'avais remarqué l'auteure Béatrice Egémar sur le blog de mon amie Bianca. Aussi, quand j'ai pu trouver ce titre chez un soldeur, je n'ai pas hésité longtemps;

    En remontant le fil de la mémoire de l'héroïne/narratrice de ce roman, nous revenons avec elle à l'été 1572. Un été particulier marqué par les noces vermeilles. Autrement dit celles entre Marguerite de Valois et Henri de Navarre.

    Dès l'installation de la famille Laval à Paris, le climat orageux se fait palpable. Catholiques et Protestants se toisent et on sent bien que l'implosion n'est jamais loin.

    Justement, il semblerait que la sœur aînée de Louise ait découvert quelque chose à propos de cette possible implosion...Et c'est ce mystère que notre jeune demoiselle devenue enquêtrice va tenter de percer.

    A sa suite, nous entrons donc dans les coulisses de la Cour de France. Répétitions, banquets, danses, ballets se succèdent sans cesse. Mais derrière ces magnificences affichées, des tensions émergent, des alliances mortelles se dessinent...

    Difficile pour une jeune provinciale de naviguer entre tous ces courtisans rompus aux secrets d'Etat. Pourtant, avec son caractère à la fois observateur et courageux, le personnage principal parvient à comprendre certains desseins, voire à anticiper certaines actions.

    J'ai été particulièrement intéressée par la description de cette existence au palais du Louvre. Béatrice Egémar s'est livrée à un gros travail de reconstitution. Mœurs, repas, tenues sont minutieusement dépeints. Tout comme la semaine de noces de Henri et de Marguerite (dont l'incroyable scène de l'échange des consentements sur le parvis de Notre-Dame). Et les événements consécutifs et/ou concomitants qui ont mené à la Saint-Barthélemy.

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    Je me suis rendue compte à la lecture que j'étais loin de connaître toutes ces étapes. De même, j'ignorais tout de la trop grande confiance accordée par les chefs protestants au Roi, de la longueur des massacres, de l'exposition de certains cadavres...

    Une autre qualité de cet ouvrage réside dans la capacité de la romancière à entremêler personnages fictifs et réels sans que les dialogues ou les situations ne sonnent jamais faux.

    En revanche, je dois avouer que j'ai moins adhéré à l'histoire d'amour développée au fil de l'intrigue. En effet, elle ne m'a pas paru plausible. Mais comme elle n'occupe qu'une place mineure dans le cours du récit, ce bémol ne m'a que peu dérangé.

    Bref, vous l'aurez compris: cet ouvrage constitue un polar historique pour adolescents fouillé et très intéressant.

    Gulf Stream, Courants noirs, 2011, 223 pages

  • Eleanor et Park de Rainbow Rowell

    Eleanor et Park

    de

    Rainbow Rowell

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    “Il n’essayait plus de la faire revenir. Elle revenait seulement quand elle en avait envie, dans des rêves, des mensonges et des déjà-vus délabrés. »

    1986, Eleanor est une nouvelle arrivée dans le lycée. Et comme toute nouvelle, elle a du mal à trouver sa place. D’autant plus qu’elle se démarque par son physique et son habillement.

     Dans le bus scolaire, elle se voit contrainte de s’asseoir à coté de Park.

    «La nouvelle a pris une grande inspiration et elle s’est avancée dans l’allée. Personne ne la regardait. Park essayait de l’ignorer aussi, mais c’était un peu comme ignorer un train qui déraille ou une éclipse.

    La fille avait vraiment la tête de celle à qui ce genre de situation arrivait souvent. »

    Au début, Eleanor et Park ne se parlent jamais.

    Puis, Eleanor se met à lire les comics de Park.

    Très vite, ce trajet quotidien, ils l’attendent tous deux avec impatience.

    Très vite, leurs langues se délient.

    Très vite, ils échangent non seulement autour des Watchmen, mais de la musique qu’ils affectionnent.

    Et de ces échanges, nait une belle relation…

    Mais Eleanor évolue dans un contexte familial très compliqué.

    Trop compliqué sans doute pour vivre une idylle.

    rainbow rowell.jpg

    Cela faisait longtemps que j’avais entendu parler de ce roman sur la blogosphère et j’avais hâte de m’y plonger.

    Une fois entamé, je suis immédiatement tombée sous le charme.

    Parce qu’Eleanor et Park sont deux héros marquants, aux antipodes de ceux qu’on croise plus traditionnellement dans la littérature pour adolescents

    Parce que j’ai été surprise par les péripéties de l’intrigue

    Parce que cette œuvre comporte de magnifiques scènes de désir naissant

    Parce que cet ouvrage rappelle tout ce qu’on peut éprouver lors d’un premier amour, de la peur aux papillons dans le ventre

    Parce qu’au détour de chaque page, on n’est jamais à l’abri de découvrir une pépite tant stylistique qu’émotionnelle

    «Tenir la main d Eleanor, c’était comme tenir un papillon. Ou un battement de cœur. C’était tenir une chose pleine, et pleinement vivante.

    Dès qu’il l’a touchée, il s’est demandé comment il avait tenu aussi longtemps sans le faire. Il caressait sa paume avec son pouce pour remonter vers la naissance de ses doigts, et il était conscient  de chacune de ses respirations »

    Parce que j’ai souvent eu le sourire aux lèvres

    Parce que j’ai pleuré

    Parce que j’ai pris mon temps pour finir ce roman afin de mieux en savourer la poésie

    Parce que les Watchmen et les Smiths…

    Bref, vous l’aurez compris : Eleanor et Park constitue un coup de cœur. Et je crois que me souviendrais longtemps de ces deux protagonistes.

    Pocket Jeunesse, 2014, 384 pages

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  • Jane Austen à Scargrave Manor

    Jane Austen à Scargrave Manor

    de

    Stephanie Barron

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    « Lorsqu’une jeune dame du monde désargenté a le bon sens de répondre favorablement à l’affection qu’elle inspire à un aristocrate d’âge avance, veuf et pourvu en outre d’une belle situation financière,, l’on observe en général que l’union est fort intelligemment assortie pour les deux parties »

    Décembre 1802, Jane Austen vient tout juste de refuser la proposition en mariage d’Harris Bigg-Wither. Afin de fuir la déception familiale, elle accepte de participer aux réjouissances données en l’honneur du mariage de son amie Isobel Payne et de Lord Scargrave.

    Mais le drame n’est jamais loin…Et dans la nuit, le nouvel époux succombe à  des douleurs intestinales. Très vite, on soupçonne un empoisonnement. Surtout lorsque des lettres anonymes accusent la veuve et l’héritier de s’aimer en secret et d’avoir complote cet assassinat.

    Afin de soutenir son amie, Jane Austen décide  de mener l’enquête…

     

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    Stephanie Barron, une romancière américaine, a imaginé toute une série de romans policiers dont l’héroïne n’est autre que Jane Austen. Vous connaissez mon amour pour cette auteure. Je n’ai donc pas pu résister à la tentation…

    Dans ce premier volet, Jane, elle-même, sous la forme d’un journal intime, nous parle des incidents dramatiques dont elle a été le témoin quelques six mois auparavant.

    « Ma plume est ma plus fidèle confidente, elle passe en revue les passions et les déceptions qui m’étreignent et que je n’ose même pas partager avec Cassandra, ma sœur ainée. »

    J’ai bien apprécié ce choix de structure narrative car je trouve qu’il donne plus de dynamisme à l’intrigue. De plus, on partage mieux les émotions de Jane et les difficultés rencontrées par son amie Isobel Payne.

    Cette dernière, comme beaucoup de jeunes femmes de peu de fortune de son époque, a été contrainte d’épouser un homme riche, de plus de vingt ans son ainé. Une arcane de l’histoire qui permet de rappeler la précarité du sort des demoiselles de bonne famille et le courage récent qu’ a montré Jane Austen en refusant une union qui lui aurait assure un confortable avenir.

    Comme la veuve est jolie et ne laisse pas indifférent l’héritier du titre, des soupçons se portent sur eux, dès que la mort par empoisonnement de feu Lord Scargrave est confirmée. Et redoublent quand un autre cadavre est découvert…

    L’engrenage judicaire se met alors en marche. Un moyen pour le lecteur d’apprendre comment les enquêtes étaient menées au 19eme siècle et comment la noblesse était jugée par ses pairs lors d’un procès exceptionnel à Londres. Toutes ces scènes de comparution m’ont beaucoup intéressée.

    De même, j’ai été très sensible à tous les détails qui nous sont donnés, au fil des pages, sur la vie quotidienne, la condition des femmes, le sort des cadets de bonne famille…

    A ce talent de reconstitution de Stephanie Barron s’ajoute celui de forger une intrigue policière bien ficelée. Jusqu’au bout elle nous mène de fausse piste en fausse piste…Et je ne me doutais pas du suspect final.

    Elle crée également une Jane Austen qui m’a semblé fidèle à l’idée que je me faisais d’elle. Une femme vive, intelligente, pleine de compassion et parvenue  à un tournant de son existence…

    Autour d’elle gravitent des personnages tour à tour émouvants, attachants, pittoresques voire ridicules, souvent échos de ses créations littéraires. Je n’ai pu m’empêcher par exemple de rapprocher Tom Hearst de Wickham ou Fanny Delahoussaye de Lydia Bennett.

    Bref, vous l’aurez compris : Jane Austen à Scargrave Manor constitue un très bon polar historique. Je pense que je ne tarderai pas à me lancer dans la suite des aventures de cette romancière transformée en détective.

    Editions Le Masque, collection Labyrinthes, 446 pages

     Billet dans le cadre d’une lecture commune avec Céline et du challenge 19eme siècle de Fanny.

     

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