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the frenchbooklover - Page 114

  • Ashworth Hall de Anne Perry

    Ashworth Hall

    de

    Anne Perry

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    "Pitt regarda le corps de l'homme allongé sur l'allée pavée. A quelques mètres de là, dans Oxford Street, attelages et fiacres filaient à toute allure sur la chaussée mouillée. Les lampes des réverbères ressemblaient à des lunes pâles, dans l'obscurité naissante du crépuscule gris d'octobre."

    Alors qu'il enquête sur le meurtre d'un agent infiltré, Pitt se voit confier une nouvelle mission: assurer la sécurité d'une rencontre secrète organisée à Ashworth Hall, le manoir de sa belle-sœur Emily, entre les protestants et catholiques irlandais.

    Pour accomplir cette lourde tâche, il va heureusement bénéficier du soutien de son épouse, de sa fidèle servante Gracie. Sans oublier celui (forcé) de son adjoint Tellman, transformé pour l'occasion en valet.

    Mais au fil des heures, l'atmosphère devient de plus en plus orageuse. Et la conférence pourrait prendre des allures dramatiques...

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    Comme chaque mois, j'ai retrouvé avec plaisir les Pitt pour ma lecture commune avec mes copinautes. J'attendais beaucoup de cet opus. Notamment en termes d'évolution des relations. Et de présence plus marquée de Charlotte et de Gracie.

    Dans ce sens, on peut donc dire qu' Ashworth Hall a répondu à mes espoirs. En effet, dès les premières pages, on sent que Charlotte va jouer un rôle plus important dans l'intrigue. Non seulement elle seconde Pitt dans ses investigations mais elle aide aussi sa sœur à recevoir les épouses des conférenciers. Et il y'a fort à faire tant les tensions entre catholiques et protestants irlandais sont palpables même au niveau de leurs compagnes.

    Et que dire de Gracie? Gracie, maintenant devenue une jeune femme de 20 ans, vit ses premiers émois amoureux. J'ai trouvé cela très émouvant. Mais j'ai surtout adoré ses échanges avec Tellman.

    Un Tellman contraint de devenir le valet de Pitt alors qu'il honnit tout ce qui touche à la caste des domestiques. Outre le ressort comique évident de leur association rapprochée et de cette répartition des rôles, ce choix d'Anne Perry nous permet de plonger dans le monde d'en-bas.

    Celui de toutes les petites mains qui contribuent au fonctionnement d'un manoir de la taille d'Ashworth Hall et au bien-être de leurs maîtres. J'ai adoré en apprendre plus sur tous les usages en vigueur, sur les astuces utilisées pour effacer telle tache, sur les escaliers à emprunter...Et cela m'a quelque peu rappelé Downton Abbey, une de mes séries cultes.

    A cet aspect toujours très réussi de description de la société victorienne se superpose une dimension plus politique. En cette fin de siècle, les enjeux irlandais occupent le devant de la scène. Après les échecs notamment de Gladstone, cette réunion secrète semble revêtir une grande importance. L'occasion pour la romancière d'évoquer les pièges sans cesse tendus, les inventions historiques, les fausses croyances... Autant d'éléments qui gangrènent la situation et rendent quasiment impossible toute réconciliation.

    En revanche, je dois confesser que j'ai eu souvent du mal à me repérer entre les différents noms.

    A ce bémol vient s'en ajouter un autre relatif à l'intrigue policière. Elle m'a semblé peu intéressante finalement et sa résolution trop alambiquée.

    Bref, vous l'aurez compris: même si cet ouvrage n'est pas le meilleur cru de la série, j'ai passé un bon moment en compagnie des époux Pitt et je les retrouverai avec plaisir au début du mois d'août. J'ai hâte de découvrir comment certaines relations vont évoluer.

    Editions 10/18, 2005, 315 pages

    Billet dans le cadre du Challenge Anne Perry et d'une lecture commune avec Bianca, Céline, Fanny, Sybille, Soie, Lara et Belette (je rajouterai les liens dès mon retour)

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  • La Plume empoisonnée de Agatha Christie

    La Plume empoisonnée

    de

    Agatha Christie

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    "Quand enfin on m'extirpa de ma gangue de plâtre, quand les médecins m'eurent tiraillé tout leur soûl, quand à force de cajoleries les infirmières m'eurent amené à remuer prudemment les membres et quand je fus écoeuré jusqu'à la nausée de les entendre me parler en bêtifiant comme si j'étais un nouveau-né dans ses langes, Marcus Kent me déclara qu'il fallait que j'aille m'installer à la campagne"

    Après un grave accident, notre héros est contraint au repos complet. Son médecin lui conseille vivement de partir à la campagne. Accompagné de sa soeur Joanna, il s'établit donc à Lymstock dans un charmant cottage.

    Cependant, bien vite, leur quiétude est troublée par un mystérieux corbeau qui prend tour à tour tous les habitants comme cible.

    Jusqu'au jour où une des victimes se suicide. Mais a t-elle réellement mis fin à ses jours? Ne serait-on pas plutôt en présence d'un meurtre?

    Notre héros décide de mener l'enquête...

    Agatha_Christie.png

    Pour ce mois anglais, j'avais envie de me replonger dans un Agatha Christie. J'ai donc opté pour cet opus de la série des Miss Marple que je ne connaissais pas.

    Tout débute par l'installation d'un blessé et de sa sœur à la campagne, dans un cottage. Au fil des jours, ils s'habituent à leur existence à Lymstock, à leur voisinage si différent de celui qu'ils connaissent à Londres, au rituel du thé ou du bridge, aux cancans...

    J'ai justement beaucoup apprécié cette partie d'introduction car je crois que c'est ce que je recherchais dans cette lecture: voyager dans l'Angleterre profonde. Le héros et sa sœur m'ont semblé des personnages attachants et j'ai apprécié les rencontres qu'ils faisaient. Tout comme l'ironie de la plume de la romancière.

    Puis, rapidement, une première lettre est arrivée...Et une seconde...

    "Une haine aveugle....Oui, une haine aveugle. Mais même un aveugle peut viser juste par hasard et vous atteindre au coeur"

    Malgré l'accumulation de courrier anonyme, je n'ai jamais ressenti cette haine se développer. Et c'est là que le premier bémol de cet ouvrage m'est apparu. Cette attente insatisfaite s'explique sans doute par une comparaison inconsciente avec Le Corbeau, un film que j'adore et où le même phénomène survient.

    Après le premier meurtre, j'ai commencé à m'ennuyer. Je ne me suis passionnée ni pour l'intrigue policière ni pour les histoires amoureuses connexes.

    Même l'ironie de plus en plus prégnante et les références à certains opus précédents ("Dans les romans, quand un détective se déniche un collaborateur sur le terrain, ledit collaborateur est les trois quarts du temps un assassin") n'ont pas trouvé grâce à mes yeux.

    Et que dire de l'absence de Miss Marple? J'avais choisi La Plume empoisonnée car je souhaitais suivre une de ses aventures et finalement, elle n'est arrivée que dans le dernier quart du texte. Certes, elle a joué le rôle de deus ex machina comme elle sait si bien le faire mais j'ai regretté de ne pas plus entendre ses comparaisons avec les gens qu'elle connaît, de la voir poser des questions apparemment innocentes...

    Bref, vous l'aurez compris: je crois que c'est la première fois que je n'ai pas été conquise par un Agatha Christie. Mais je retenterai prochainement l'aventure avec un autre Miss Marple comme Un cadavre dans la bibliothèque.

    Le Livre de Poche, 221 pages

    Billet dans le cadre du mois anglais et du Challenge Agatha Christie chez George.

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  • Demba et le Faiseur de rêves

    Demba et le faiseur de rêves

    un conte de Anne Ferrier,

    illustré par Justine Brax

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    "Au centre du village se dressait un immense baobab. C'était la cachette  préférée de Demba, le plus jeune des garçons de la tribu.

    Dissimulé dans les branches, il passait ainsi des heures à observer le village.

    Mais le baobab était vieux, très vieux. Il avait été planté par les grand-pères des grand-pères des Anciens de la tribu et les habitants craignaient qu'il ne leur tombe sur la tête."

    Par conséquent, le baobab fut abattu. Mais "les villageois ignoraient que le vieux baobab abritait le Faiseur de rêves"

    "C'était un génie qui se glissait, la nuit dans leur sommeil et leur soufflait des rêves d'amour, de gourmandise, de songes heureux pour éclairer la journée"

    La disparition du baobab s'accompagne donc aussi de celle du Faiseur de rêves.

    Et bientôt, "les nuits [deviennent] tristes et vides. Les villageois se [réveillent] le cœur fripé, l'esprit agacé"

    Le Conseil des Anciens tente de trouver des solutions. Et finalement, Demba est envoyé par son grand-père à la recherche du Faiseur de rêves.

    Commence alors pour notre jeune héros un long périple. Au fil de son voyage, il rencontre la brodeuse céleste, un lion, des lucioles....

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    J'ai remarqué cet album sur le blog de mon amie Loucy. Et je n'ai pu résister à l'envie de le commander. Quand il est arrivé, je me suis jetée dessus et j'ai été immédiatement happée par ce conte africain.

    Tous les ingrédients sont réunis pour rendre cette lecture inoubliable: la poésie des mots, un univers magique et des images splendides.

    Commençons tout d'abord par l'histoire. Anne Ferrier nous invite à suivre la quête d'un jeune garçon. Afin de ramener le Faiseur de rêves, Demba part très loin. Son chemin va l'amener à découvrir des mondes différents, des expériences de vie opposées...Et de cette aventure, il ressort grandi et profondément enrichi.

    On peut donc dire que cet album rappelle l'importance d'aller à la rencontre de...Mais aussi d'écouter l'autre....Et de partager son savoir...

    Il m'a également fait penser à cette citation de Amadou Hampâté Bâ "Quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle"

    Tous ces thèmes forts véhiculés par l'intrigue sont mis en valeur par la beauté du langage utilisé par l'auteure.

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    Et que dire des illustrations de Justine Brax? J'étais déjà très admiratrice de son travail pour Rouge Bala et Bulle. Mais là, j'ai été une nouvelle fois bluffée par son talent. Une explosion de matières et de couleurs qui nous plongent en Afrique au milieu d'un village. Des pages de journaux peintes et dont certains noms tels qu'Egypte, Soudan...soulignent la longueur de ce périple. Tout fait corps avec le texte. Et d'une certaine façon le magnifie.

    Bref, vous l'aurez compris: un très bel album jeunesse.

    Gecko Editions, 2008, 14,50 €

    Billet dans le cadre du challenge Il était une fois organisé par ma copinaute Bianca.

     

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