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the frenchbooklover - Page 109

  • Sans elle d'Alma Brami

    Sans elle

    de

    Alma Brami

     

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    "Moi, je m'appelle Lea et je suis immortelle.

    Immortelle, c'est quand on devrait mourir à un moment et qu'on n'est pas mort, après c'est fini, on a dépassé la mort, on l'a plantée, elle a pris quelqu'un d'autre à la place.

    Je m'appelle Léa...Léa, c'est plein de couleurs, un peu rose, un peu vert, un peu bleu, mais tout pastel...Léa, c'est doux, c'est soyeux.

    Je m'appelle Léa, je suis blanche comme du lait. Je m'appelle Léa et je ne peux plus mourir. Même si je voulais, même si je faisais tout pour, je ne peux plus."

    A 10 ans et après avoir perdu son père dans l'année, Léa se retrouve confrontée à la mort de sa petite sœur, Solène, renversée par une voiture.

    "Quand ma mort a pris Solène à ma place, j'ai arrêté de courir, j'ai dit à ma mort de me prendre comme prévu, et que c'était juste un jeu, mais ma mort, elle a dit que c'était trop tard, qu'on ne peut pas revenir en arrière et que j'aurais dû y penser avant."

    Sans Solène "la plus belle, la plus douce", sa mère plonge dans le désespoir.

    Sans Solène, Léa se sent bien seule.

    Sans Solène, les jeux et les cadeaux n'ont plus le même goût.

    Sans Solène, Léa se retrouve livrée à elle-même.

    Sans Solène, elle doit faire l'apprentissage de l'âge adulte à vitesse accélérée.

    Sans Solène, elle doit retrouver le chemin de l'espoir.

    Mais, sans elle, est-ce que la vie peut retrouver ses habits de bonheur?

    Dans ce premier roman, Alma Brami emprunte la voix d'une jeune fille de 10 ans, Léa, éprouvée par le deuil. D'une plume chirurgicale, elle nous parle de la nécessaire reconstruction qui survient après des drames familiaux de cette envergure.

    Avec des mots à la fois simples et qui nous touchent en plein cœur, l'héroïne nous parle de sa culpabilité. Elle a réussi à échapper à cette voiture. Mais pas sa sœur. C'était elle, la grande, celle qui aurait dû protéger et elle n'a pu empêcher cette catastrophe.

    Chez elle, sa mère s'est murée dans le silence de sa chambre. Dans cet appartement/mausolée de celle qui n'est plus, plus aucun son ne se fait entendre.

    Pourtant, Léa tente de retrouver le fil du dialogue avec la seule qui lui reste. Mais ni les mots ni les pleurs ne peuvent rien changer. Alors, Léa trouve des moyens pour survivre. Apprend à s'habiller et à faire ses nattes toute seule. A aller toute seule à l'école. A voler des morceaux de pain à la cantine pour pouvoir manger le soir.

    Elle lutte, lutte pour se débarrasser de ses peurs, de ses souvenirs à la fois doux et sombres qui lui donnent le cafard...

    Mais Léa rêve aussi. A des ailes qui lui pousseraient dans le dos et lui permettraient de rejoindre son père et Solène.

    On la suit au jour le jour dans ce combat surhumain. On la voit avancer, trébucher, refuser l'aide de ceux qui l'aiment profondément (Kevin et sa grand-mère)...On espère que tous ses efforts vont enfin payer...Et on guette d'éventuelles réactions de celle qui semble définitivement éteinte.

    Ce roman, de moi-même, je n'aurais peut-être pas été vers lui. Mais, voilà, une de mes meilleures amies me l'a placé entre les mains. Et Léa m'a accompagnée pendant quelques 170 pages.

    C'est là le tour de force d'Alma Brami. On ne peut que plonger dans ce monologue profondément poignant. Qui nous prend aux tripes. Qui nous fait réfléchir sur ceux qui comptent. Sur la vie, la mort, le deuil, l'espoir...

    Bref, un roman autour d'un sujet essentiel et qui ne vous laissera pas indifférent.

    Mercure de France, 2008, 176 pages (il existe aussi en version poche chez Folio)

     

     

     

     

  • Book tag autour des réseaux sociaux

    Book tag autour des réseaux sociaux

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    Bonjour,

    Je reviens aujourd'hui avec un tag proposé par ma copinaute Céline autour des réseaux sociaux. J'ai trouvé le principe sympa et même si je ne désigne personne, je serai ravie de venir vous lire si vous le reprenez.

    1. Twitter: un livre que j'ai adoré mais avec peu de pages!

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    Lettre d'une inconnue de Stefan Zweig

    Quand j'étais adolescente, j'ai connu une période où je lisais beaucoup de nouvelles de cet auteur et je me souviens avoir dévoré cette confession d'amour. Quelle magnifique histoire! Et quelle plume!

    2. Facebook: Un livre qui m'a été massivement recommandé

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    Alex de Pierre Lemaître: depuis qu'il est sorti, ce roman policier remporte un très grand succès dans la médiathèque où je travaille et quelques amateurs de polars me l'avaient chaudement recommandé. Aussi, après m'être passionnée pour Au-revoir là-haut et avoir été happée par les intrigues de Robe de marié et de Travail soigné, je me suis lancée. Et, malheureusement, je n'ai pas accroché comme je le pensais. Au contraire, j'ai été déstabilisée par les scènes de grande violence et par l'intrigue en elle-même. Dommage!

    3. Tumblr: Un livre lu avant qu'il ne devienne populaire

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    J"avais commandé lors de sa publication pour la section adolescents le premier tome de Hunger Games. Il était sorti deux semaines avant et je n'en avais pas vraiment entendu parler. Je me souviens l'avoir ouvert un dimanche matin et avoir plongé dans le monde de Katniss. Je n'ai pu le reposer qu'une fois achevé. Quelle torture de devoir attendre le tome 2!

    4. Myspace: un livre à propos duquel je suis incapable de me rappeler si j'ai aimé ou non

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    Généralement, je me souviens des impressions que me laissent les livres. Même si l'intrigue s'est effacée, je sais, en revoyant la couverture, si j'ai apprécié ou non la lecture.

    Néanmoins, pour rebondir sur ce que disait Céline, je crois que je citerai aussi un roman de Gaston Leroux: Le fauteuil hanté. Je ne garde aucun souvenir de la sensation que j'ai eu en le découvrant.

    5. Instagram: un livre avec une belle couverture

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    Je ne sais pas si c'est le cas pour vous mais, souvent, je suis plus attirée par les couvertures anglo-saxonnes que par les françaises. Même si je reconnais que les éditeurs hexagonaux se bonifient de plus en plus et savent multiplier les tentations. Parfois, je me surprends même à acheter un roman car j'ai été attirée par le titre et l'illustration de la couverture.

    Mais si je devais choisir un ouvrage, je dirais Les amants papillons, un album de Benjamin Lacombe. Le premier que j'ai découvert de cet artiste et le premier que j'ai adoré. L'histoire et les dessins sont somptueux.

    6. Youtube: un livre que j'aimerais voir adapter en film

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    Question très difficile...J'ai longtemps hésité mais finalement, mon choix se porte sur Madame Hemingway de Paula McLain.

    Parce que j'ai été touchée par cette histoire

    Parce que les Années folles

    Parce que Paris...

    7. Goodreads: un livre que je n'ai de cesse de recommander à tout le monde

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    Sur cette question, je rejoins Céline et je dirais Orgueil et Préjugés de Jane Austen. Le coup de foudre de mes 13 ans qui ne s'est jamais démenti depuis lors.

     

  • Le Calice des esprits de Paul Doherty

    Le Calice des esprits

    de

    Paul Doherty

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    "-Bénissez-moi, mon père, parce que j'ai péché...Il y'a bien des années que...

    Je m'assis sur mes talons et contemplai le visage cireux du cadavre étendu sur une civière basse devant moi. Les moines allaient porter à l'église le père gardien, âgé d'au moins quatre-vingt cinq printemps, enveloppé dans son linceul."

    Mathilde de Westminster qui vit désormais en ermite dans le couvent franciscain de Newgate, entreprend, à la demande du père gardien, de raconter ses mémoires.

    "Il n'ignorait pas qui j'étais. Il savait que j'avais servi la reine mère, Isabelle de France. Que je l'avais accompagnée de l'époque de sa descente aux enfers jusqu'à sa glorieuse remontée, qui n'avait conduit qu'à sa nouvelle chute. Que je m'étais longtemps abritée à l'ombre de la Louve et avais été une disciple de cette" nouvelle Jézabel". Oh, oui, tel un chevalier masqué,  je m'étais trouvée au cœur de cette sanglante mêlée en ces temps ou les puissants basculaient des échelles du gibet ou bien étaient contraints de se tenir à genoux"

    Le lecteur est ainsi invité à remonter le fil de ses souvenirs. Après avoir perdu son père, apothicaire de son état, Mathilde a été envoyée par sa mère à Paris auprès de son oncle Réginald de Deyncourt. Dans la capitale, elle parfait ainsi ses connaissances des herbes et de la médecine. Jusqu'à devenir une femme très savante.

    Mais en octobre 1307, Philippe le Bel s'attaque à l'ordre des Templiers. Tous sont recherchés et arrêtés. Aucun membre de leur entourage n'est également épargné.

    Heureusement, Réginald a eu vent de ce qui se tramait et est parvenu à cacher sa nièce chez un banquier de ses amis.

    Ce dernier, afin de sauver la jeune femme, décide de la faire devenir dame de compagnie d'Isabelle de France, la fille du Roi qui doit prochainement épouser le roi Edouard II d'Angleterre.

    Par conséquent, Mathilde se retrouve à la Cour de France, au milieu de ceux qui ont condamné les siens et qui la recherchent activement.

     

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    Le Calice des esprits constitue le premier tome d'une série consacrée à Mathilde de Westminster. Une série écrite par Paul Doherty, un universitaire anglais très prolifique en polars historiques. Outre ceux qu'il a publiés sous son nom, il en a fait paraître d'autres sous des pseudonymes aussi variés que Paul Harding ou C.L Grace.

    On s'attache donc au destin de cette jeune femme qui désire ardemment devenir médecin mais qui, suite à la chasse aux Templiers, se voit contrainte de rentrer au service d'Isabelle de France.

    Quand elle rencontre la princesse, cette dernière a 13 ans. En proie aux mauvais traitements de son père et des frères (certains d'entre eux aiment visiter sa couche), elle aspire à partir en Angleterre.

    Immédiatement, Mathilde et Isabelle se comprennent et se rapprochent. Toutes deux, fort intelligentes dans une époque où les femmes ne doivent pas prétendre à occuper une place importante, elles se soutiennent et s'entraident.

    Ainsi, l'apprentie médecin espionne pour le compte de la fille de Philippe Le Bel et tente de comprendre pourquoi les émissaires envoyés par le roi d'Angleterre disparaissent tous dans des circonstances mystérieuses.

    Cette enquête, maintes fois dangereuse, va se poursuivre quand les deux jeunes femmes arrivent à Londres.

    Après avoir lu et beaucoup apprécié les Rois maudits il y'a une dizaine d'années, j'ai été ravie de me replonger dans cette époque. Au lieu de s'intéresser au sort du roi, de Marigny et des princes, l'auteur s'attarde plutôt sur celui d'Isabelle de France, surnommée "La Louve de France". Et j'ai aimé ce prisme féminin.

    A la suite de Mathilde et d'Isabelle, on en apprend beaucoup sur la condition des femmes  (un sujet qui ne me laisse décidément pas indifférente), sur les coulisses de la Cour, sur la vie au quotidien....On voyage dans le Paris et le Londres du 14ème siècle. Mais on découvre  aussi un pan de l'histoire anglaise et française: les alliances entre ces deux pays, l'opposition des barons au nouveau roi Edouard II, l'existence de son favori, l'esprit machiavélique de Philippe le Bel...

    De plus, l'énigme policière imaginée est très bien traitée et je ne m'attendais pas du tout à cette conclusion.

    Bref, vous l'aurez compris: Le Calice des esprits constitue un polar historique très intéressant. J'aurais plaisir à retrouver Mathilde et Isabelle dans les prochains opus. Surtout que la malédiction des Templiers ne s'est pas encore exercée...Et que la paix en Angleterre semble bien menacée.

    Editions 10/18, 2009, 350 pages