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the frenchbooklover - Page 89

  • The Affair saison 1

    The Affair

    Saison 1,

    une série américaine créée par Sarah Treem et Hagai Levi

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    Noah Solloway est un professeur new yorkais de 45 ans, père de quatre enfants et marié depuis plus de vingt ans à une riche héritière. Justement il doit passer l'été dans la famille de celle-ci à Montauk. L'occasion pour lui de se lancer dans la rédaction de son second roman.

    Alison Lockhart est une serveuse de trente ans. Depuis sa plus tendre enfance, elle réside à Montauk. Elle est d'ailleurs l'épouse d'un homme du coin, propriétaire d'un ranch en perte de vitesse. Leur union traverse également une mauvaise passe depuis la mort  de leur petit garçon deux ans auparavant.

    A priori rien ne prédisposait ses deux personnages aux destins totalement opposés à se rencontrer. Mais dès le premier regard, l'attirance est réciproque...Et, malgré tous leurs efforts pour être raisonnables, ils cèdent à cette passion. Sans savoir que leur relation extraconjugale va avoir des conséquences plus que néfastes pour eux et leur entourage.

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    J'avais entendu beaucoup de bien de cette série depuis le début de sa diffusion en octobre aux États-Unis et je me suis décidée à la regarder en fin de semaine dernière. J'ai été tellement happée qu'en trois soirs, je l'ai terminée.

    Chacun des dix épisodes (de cinquante minutes environ) est découpé en deux parties, racontées soit du point de vue de Noah, soit de celui d'Alison. Tantôt on revit les mêmes événements par deux prismes différents, tantôt le récit s'attarde sur les destins parallèles des deux héros. J'ai totalement adhéré à ce concept. Ces deux regards apportent une lumière différente au téléspectateur sur les faits. Entre les deux séquences, des détails changent: l'habillement, les phrases...Ce qui nous déstabilise et nous interroge sur la fiabilité de l'histoire. Qui dit la vérité? Qui a fait le premier pas? Et, si, finalement, chacun nous donnait une partie de la vérité et nous laissait libre de croire l'un des deux ou les deux?

    A ce récit scindé se superpose un autre procédé narratif extrêmement intéressant: celui des flash-backs. On alterne sans cesse entre des scènes sur ce fameux été à Montauk et sur ses conséquences avec des scènes d'interrogatoire de Noah et d'Alison. Visiblement, quelqu'un de leur entourage (on met pas mal de temps à découvrir son identité) est mort dans des circonstances mystérieuses. Une enquête est diligentée et un coupable activement recherché. Là encore, on sent bien que nos deux héros ne répondent pas toujours sincèrement et dissimulent certaines de leurs actions.  Est-ce que ces mensonges, pour autant, constituent une preuve de leur culpabilité?

    D'épisode en épisode, on en redemande. On se fait mener de fausse piste en fausse piste, on doute, on s'interroge...

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    Néanmoins, l'intérêt de cette série ne repose pas uniquement sur les procédés narratifs ni sur l'intrigue policière qui joue avec nos nerfs. Elle tient également à la performance des acteurs. J'ai été bluffée par la prestation de Dominic West et de Ruth Wilson en amants maudits (quelle alchimie! J'attendais avec impatience les moments entre eux). Tout comme par celle de Maura Tierney et de Joshua Jackson en époux trahis.

    Ce qui est intéressant dans ce récit de liaison, c'est que personne n'est tout blanc ou tout noir. Au contraire, chacun porte sa part de responsabilité. Usure, deuil impossible à faire, pression sociale trop forte, poids de l'éducation des enfants, regard des autres, besoin d'évasion...représentent autant de raisons qui peuvent expliquer le déclenchement de cette affaire extra-conjugale.

    J'ai été aussi très sensible à la réalisation. Les plans à Montauk sont tout juste magnifiques. De même que ceux sur le jeu des regards, sur les étincelles de désir, sur les ravages de la tristesse....

    La bande originale accompagne également à merveille toutes ces images.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai eu un coup de cœur pour cette série très bien construite et réalisée, au casting réussi et dont l'intrigue tient en haleine. Que j'ai hâte de retrouver tous ces protagonistes dans une saison 2 et d'obtenir les réponses qui manquent encore!

    Décidément, après Rectify, mon année séries débute sous les meilleurs auspices.

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  • Salammbô et Aimé

    Salammbô et Aimé

    Un air de liberté

    une fantaisie lyrique de Gaëlle Callac

    interprétée par Carole Gourrat

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    "A la cime de la plus haute montagne d'une île tropicale, un étonnant palais domine une vaste forêt. Dans cette citadelle bordée d'un grand parc, la princesse Salammbô partage avec Aimé, son rossignol adoré, la passion de la musique.

    Ainsi, chaque jour, la jeune virtuose s'abandonne à un de ses instruments, et l'oiseau, à l'unisson, accompagne ses compositions. Pas une journée ne s'écoule sans qu'une cantate s'élance dans la forêt, pour le plus grand bonheur de ses hôtes."

    Il y a quelques années, la princesse Salammbô a recueilli un oisillon inanimé. Elle l'a soigné et nourri. Elle a également appelé ce rossignol Aimé.

    Pas un jour ne se passe sans que ces deux êtres ne s'adonnent à leur passion de la musique. Pour le plus grand plaisir de la faune et de la flore aux alentours.

    Mais voilà, malheureusement, dans sa cage, Aimé s'ennuie et s'étiole. Il rêve de nouveaux horizons et de liberté.

    Un soir, par une nuit d'orage, sa prison dorée s'ouvre. Et l'oiseau en profite pour s'enfuir.

    Il plonge ainsi sa maîtresse dans un grand chagrin. Le silence s'établit. Puis, la musique recommence. Cependant, sans son partenaire, Salammbô ne joue plus que des airs tristes. Et la faune et la flore se mettent à dépérir...

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    J'avais remarqué cet album au Salon du Livre jeunesse. Et j'avais immédiatement accroché avec les illustrations extrêmement colorées.

    Pour accompagner cette histoire, Carole Gourrat utilise une palette de teintes vives. Une palette qui s'harmonise tout à fait avec les dessins tout en douceur et en rondeur.

    A la beauté de ces images s'adjoint une intrigue intéressante.

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    Cet album parle de l'amour de la musique.

    Cet album parle aussi de l'amour en général et de la nécessité de laisser l'autre libre afin qu'il s'épanouisse.

    Autant de sujets qui invitent au rêve et à la réflexion. Néanmoins, j'aurais souhaité que cette dernière soit poussée un peu plus loin. En effet, j'ai eu parfois la sensation qu'il manquait certaines étapes.

    Par exemple, j'aurais préféré qu'on en apprenne plus sur le périple du rossignol et qu'on comprenne mieux pourquoi il est heureux de retourner auprès de sa princesse. Ce sujet n'est qu'effleuré. Pourtant, s'il avait été plus longuement abordé, il aurait donné plus de force à cette idée de la nécessité de laisser de la liberté à ceux qu'on aime.

    Bref, vous l'aurez compris: un album très réussi visuellement mais qui aurait gagné à voir certains passages approfondis.

    Le Buveur d'encre, 2011

     

     

  • Pas son genre, un film qui est tout à fait mon genre

    Pas son genre

    un film de Lucas Belvaux

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    Clément vient juste de se séparer de sa dernière compagne. Après un café aux Deux Magots, ce professeur de philosophie rentre chez lui et découvre avec horreur son affectation à Arras. Pour ce pur produit du Parisianisme, cette nouvelle sonne comme une sanction.

    Au même moment, à Arras, Jennifer, mère célibataire, se prépare à passer une journée comme les autres, entre son travail dans un salon de coiffure et les instants qu'elle partage avec son fils.

    A priori, rien ne prédispose donc ce féru de littérature, de philosophie, de Rive gauche et cette coiffeuse, chanteuse de karaoké à ces heures perdues, fan de Jennifer Aniston et de romans populaires à se rencontrer. Et pourtant, le destin frappe à la porte...

    Mais peut-on s'aimer, malgré les différences de classe sociale et de références culturelles?

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    J'avais remarqué ce film à sa sortie. Et, malheureusement, je l'avais raté. Récemment, ma copinaute Camille du très bon blog Vive la rose et le lilas m'en a reparlé et a réactivé mon envie de le visionner.

    Dès les premières images, Lucas Belvaux nous plonge dans le cœur de son film. Des séquences parallèles s'intéressent aux deux héros: tantôt on suit le quotidien de Clément, tantôt celui de Jennifer. Deux quotidiens aux antipodes. Deux personnes a priori radicalement différentes tant par leurs intérêts que par leurs habitudes.

    Cependant, Clément, par le jeu des affectations, se voit contraint de s'installer trois jours par semaine à Arras, "une ville où on ne vit pas mais où on meurt", comme le lui annonce sa collègue de philosophie.

    Un soir, il décide d'aller se faire couper les cheveux et se retrouve servi par Jennifer. Forcément, on guette l'étincelle... Il repart comme si de rien n'était. Dans la rue, il s'arrête, comme mu par une soudaine impulsion qu'il préfère ignorer.

    Quelques jours plus tard, il revient. Premiers échanges dans l'Irish Pub de la Grande Place. Aussitôt, des obstacles à cette possible relation apparaissent, justement soulignés par Jennifer.

    Et pourtant, de séances de cinéma en retrouvailles dans des cafés, une liaison amoureuse se noue. Chacun essaie de trouver de l’intérêt dans ce qu'apprécie l'autre.

    Comme Jennifer, on pourrait croire au conte de fées. Et si chacun bousculait l'autre dans ses idées et ses retranchements?

    Mais voilà, dans cette histoire, le prince charmant semble peut-être trop lâche et phobique de l'engagement, la princesse sans doute trop impatiente...

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    Autour de cette question de l'amour plus fort que tout, Lucas Belvaux parvient à tisser une trame très intéressante et tout en finesse. Sans jamais sombrer dans le manichéisme ou enfermer ses personnages dans des stéréotypes. Au contraire, il leur apporte une certaine profondeur et montre qu'on peut parfois échapper au déterminisme de la naissance ou du milieu et qu'on parvient parfois à être plus que le rôle assigné ou attendu par la société.

    Dans les rôles de Clément et de Jennifer, Loïc Corbery et Emilie Dequenne se révèlent parfaits. On croit à leurs personnages, à leur relation, à leur alchimie, à leurs dissensions...Tour à tour, ils m'ont émue, amusée, bouleversée, énervée...Et la réussite de ce film repose en grande partie sur eux.

    De même, Pas son genre offre quelques très belles scènes: celle du karaoké où certaines barrières se brisent chez Clément, celle de la plage ou encore celle du carnaval d'Arras...

    J'ai été également particulièrement sensible à toutes ces séquences où chacun des protagonistes tente de faire entrer l'autre dans son monde. Que ce soit par des séances de lecture de classiques (ah! la voix de Loïc Corbery!) ou par des chansons populaires (très jolie reprise de Il était une fois).

    Bref, vous l'aurez compris: un long métrage à la fois romantique, dramatique, pétillant, sensible, émouvant...et qui fait passer un bon moment.