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the frenchbooklover - Page 91

  • La lumière des étoiles mortes de John Banville

    La lumière des étoiles mortes

    de

    John Banville

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    "Billy Gray était mon meilleur ami et je suis tombé amoureux de sa mère. Amoureux est peut-être trop fort, mais je ne vois pas de terme plus faible qui convienne. Tout ça s'est passé il y a un demi-siècle. J'avais quinze ans et Mme Gray trente-cinq. Ce sont des choses qui se racontent volontiers, puisque les mots n'ont aucun complexe et ne sont jamais surpris."

    Alex, plus de cinquante ans après, se remémore sa liaison avec la mère de son meilleur ami.

    "Ces choses que nous partagions, celles-là et une myriade d'autres, une myriade, myriade, elles demeurent, mais que deviendront-elles lorsque je serai parti, moi qui suis leur dépositaire, le seul à même de préserver leur mémoire ?"

    A ces souvenirs se superposent également ceux de sa fille Cass, disparue en mer quelques dix ans auparavant.

     

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    J'avais entendu parler de ce roman sur le blog de Fanny Dans le manoir aux livres et son billet m'avait donné envie de m'y plonger. Aussi, quand Babelio a proposé ce titre lors d'une de ses masses critiques, je me suis précipitée dessus et je l'ai lu en compagnie de Fanny du blog Le cottage aux livres.

    Ce qui m'a immédiatement frappé dans cet ouvrage, c'est le style. Un style à la fois dense, poétique et sensuel. Chaque phrase se déguste.

    Le narrateur revient sur son histoire d'amour avec Mrs Gray, la mère de son meilleur ami. Une histoire dont il ne se rappelle pas bien le commencement.

    Et nous sommes invités à suivre le fil de sa mémoire. Une mémoire qui lui fait souvent défaut et qui interroge le lecteur sur la teneur des souvenirs. En effet, n'a t on toujours pas tendance à reconstruire notre passé, à l'enjoliver?

    A ces flashbacks s'adjoignent ceux sur sa fille Cass. Et le récit de son tournage actuel sur le film L'invention du passé. Trois temporalités s'entremêlent donc au fil des pages et brouillent quelque peu la lecture.

    Si vous parcourez régulièrement mon blog, vous savez que j'apprécie beaucoup les romans à tiroirs aux intrigues enchâssées. Malheureusement, la grand difficulté dans ce type de construction est de parvenir à rendre les trois récits aussi intéressants.

    Et je n'ai pas été convaincue de la même manière par les trois niveaux de narration. En effet, je me suis surtout intéressée à l'idylle avec Mme Gray, lors d'un été pas comme les autres qui a bouleversé Alex. J'ai trouvé ces passages lumineux, sensuels. Comme si cette étoile morte du passé brillait plus fort que les autres...

    De même, ce roman, empreint de nostalgie, invite à une réflexion sur l'existence, sur le poids du passé, sur les regrets qu'on peut avoir, sur l'amour, sur l'amitié, sur les relations familiales...

    Bref, vous l'aurez compris: une belle leçon de vie qui souffre néanmoins parfois de longueurs et d'un certain déséquilibre. Il s'agissait de ma première incursion dans l'univers romanesque de John Banville, mais assurément pas de la dernière...

    Un grand merci aux éditions Robert Laffont et à Babelio pour cette découverte!

    Robert Laffont, 2014, 21,50 €, 346 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Fanny

     

     

     

     

  • L'Appel du coucou de Robert Galbraith

    L' Appel du coucou

    de

    Robert Galbraith

     

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    "La rue bruissait d'une agitation fébrile, comme envahie par un essaim de mouches bourdonnantes. Des photographes étaient massés derrière les barrières gardées par la police, tenant en équilibre leurs appareils au museau protubérant, leur souffle s'élevant dans l'air sur une vapeur blanche. La neige tombait, dense et régulière, sur les couvre-chefs et sur les épaules, et des doigts gantés essuyaient les lentilles. De temps à autre, ils tuaient le temps en faisant retentir quelques déclics, prenant un cliché de plus de la tente en toile blanche, dressée au bord de la chaussée, de l'entrée du grand immeuble et du balcon au dernier étage d'où le corps était tombé"

    Le célèbre mannequin Lula Landry vient de se défenestrer. Et très vite, l'enquête conclut à un suicide.

    Quelques mois après, son frère, John Landry, persuadé que la police a fait une grossière erreur, demande à Cormoran Strike de mener des investigations. Le détective privé, au bord de la faillite, accepte cette mission, même s'il est convaincu que le mannequin a attenté à ses jours.

    Mais, au fil de ses rencontres avec l'entourage de Lula et de son infiltration dans le monde de la mode et des people, sa muraille de certitude commence à se fissurer. Et si John Landry avait raison?

     

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    Voilà quelques temps que je n'avais pas lu et pour me distraire, j'ai eu envie de me lancer dans cette nouvelle série policière. Je suis une grande fan de la saga Harry Potter et je dois avouer que j'avais trouvé le roman Une place à prendre, plutôt bien écrit. Aussi, j'avais hâte de voir ce que donnerait cette incursion de JK Rowling dans le genre policier. Surtout après le coup de cœur de ma copinaute Céline.

    J'ai immédiatement été happée par l'intrigue et par les personnages. Le héros (ou peut-être devrais-je parler d'anti-héros) est un détective paumé, un ancien lieutenant revenu d'Afghanistan et dont la vie personnelle se révèle un naufrage. Il se retrouve contraint de dormir dans son bureau sur un lit de camp de fortune et d'avaler des nouilles chinoises le soir.

    Cette enquête va lui servir de rédemption. En effet, chapitre après chapitre, on le voit redresser la barre, retrouver une certaine estime de lui-même...J'ai apprécié cette évolution tout en douceur et qui sonne si juste.

    Son rapport avec sa nouvelle assistante Robin (clin d'oeil à Batman et Robin ?) m'a également beaucoup plu. L'auteur a imaginé un duo qui fonctionne et dont les qualités et les défauts se complètent à merveille. J'ai d'ailleurs hâte de les retrouver dans un prochain tome car maintenant que les présentations sont pour ainsi dire faites, je suis curieuse d'assister à leurs futures interactions.

    Une autre qualité de ce roman policier réside dans la teneur de son intrigue. Jusqu'aux dernières pages, je n'avais pas compris l'identité du ou des meurtriers et je suis assez admirative de la façon dont j'ai été menée de fausse piste en fausse piste.

    L'appel du coucou permet aussi une incursion dans le monde de la mode et des people, de l'autre côté du miroir. J'avais un peu peur que cet aspect de l'histoire ne soit pas crédible. Mais je dois reconnaître que cet écueil a été bien évité.

    Bref, vous l'aurez compris: malgré quelques longueurs, il s'agit d'un pari réussi pour JK Rowling et je pense que je ne tarderai pas à me lancer dans le Ver à soie.

    Le Livre de Poche, 2014, 714 pages

    Billet dans le cadre du challenge Un pavé par mois de Bianca

     

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  • Ces livres que je n'ai pas chroniqués au mois de novembre

    Ces livres que je n'ai pas chroniqués au mois de novembre

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    Me voici de retour avec ce billet autour des livres que je n'ai pas chroniqués au mois de novembre.

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    Commençons par une enquête policière située en 1898 à Paris, au moment où l'affaire Dreyfus occupe tous les esprits. Le Ritz est en pleine effervescence à quelques jours de son inauguration. Mais le corps d'une femme est retrouvé pendu dans les chambres froides du palace parisien. César Ritz et ses conseillers décident de dissimuler le cadavre et chargent Quentin Savoisy, le filleul d'Auguste Escoffier de mener discrètement une enquête.

    A la suite de ce détective amateur, nous allons en apprendre beaucoup sur les coulisses de la haute gastronomie, sur l'univers des hôtels de luxe. Ses investigations vont également amener le lecteur à découvrir le climat politique de l'époque, marqué par les affrontements autour du cas Dreyfus, les attentats anarchistes...

    Michèle Barrière se livre donc à une radioscopie de la société française au tournant du 20ème siècle. Et j'ai trouvé cette partie très intéressante. Tout comme j'ai adoré la mise en scène de somptueux repas et l'historique de certaines recettes.

    En revanche, j'ai moins adhéré à l'intrigue criminelle, dans le sens où elle ne m'a pas semblé palpitante. De plus, elle se trouve souvent en retrait par rapport à la description de la vie à cette époque ou par rapport aux détails du quotidien du héros journaliste et de sa compagne féministe.

    Dommage mais je pense que je me replongerai quand même dans un des autres ouvrages de cet auteur. Je suis notamment tentée par sa série sous le règne de François Ier.

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    Après le luxe ostentatoire du Ritz, place au brouillard londonien et à mon premier Patricia Wentworth. Je dois avouer que j'ai choisi ce titre un peu par hasard. Dès les premières pages, on plonge en plein mystère. Imaginez un peu: une jeune femme se réveille dans une maison dont elle ne connait rien. Elle ne sait pas qui elle est. Elle ne sait pas d'où elle vient. Elle sait seulement qu'elle s'appelle Anne. Et au bas de l'escalier de la cave où elle reprend conscience, gît le corps sans vie d'une autre jeune femme. Le premier instant de stupeur passé...Anne décide de partir au plus vite et lors de sa fuite éperdue, croise Miss Silver. De fil en aiguille, elle va parvenir à élucider tous les secrets qui entourent ce meurtre et guérir de son amnésie.

    J'ai trouvé l'idée de départ très bonne. Mais j'ai été déçue par son traitement. Tout paraît trop alambiqué et certaines scènes de tension tombent quelque peu à plat. De même, j'aurais aimé passer plus de temps avec Miss Silver, l'héroïne récurrente de la romancière et qui m'a quelque peu rappelé Miss Marple.

    Malgré ces défauts évidents, ce livre demeure assez plaisant, surtout en raison de son atmosphère et de son humour so british.

    Et, comme pour Michèle Barrière, je retenterai plus tard l'expérience Patricia Wentworth.

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    Après cette escale "cosy", direction l'univers oppressant de l'Elite, premier tome d'une trilogie dystopique. Malencia Vale vient juste de recevoir son diplôme et rêve de pouvoir passer le Test, étape obligatoire pour une éventuelle entrée à l'Université. C'est donc avec une joie immense qu'elle apprend sa sélection avec trois autres camarades de sa colonie.

    Arrivée dans l'établissement où elle va séjourner et tenter de réussir les épreuves, elle apprend avec horreur que personne ne peut échapper au Test et que seuls quelques candidats parviendront à atteindre leurs objectifs. Débute alors une guerre sans merci entre tous les participants.

    Dès les premières pages, je me suis fait happer dans cet univers sombre et oppressant. Et que dire de l'intrigue? Dans la lignée de Hunger Games ou de Divergente, ce premier volet se révèle totalement captivant. Retournements de situation, trahisons, questions sans réponse, scènes d'action multiples, idylle amoureuse: tous les ingrédients sont réunis pour rendre cette lecture très agréable.

    D'ailleurs, je ne suis pas passée loin du coup de cœur et j'attends avec impatience la suite pour confirmer tout le bien que je pense de cette nouvelle série dystopique.