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the frenchbooklover - Page 90

  • Le retour du Capitaine Emmett

    Le retour du capitaine Emmett

    de

    Elizabeth Speller

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    "Ils se rassemblèrent dans l'obscurité bien avant l'arrivée du train dans la petite gare. Surtout des femmes: de jeunes mamans serrant des nourrissons bien emmaillotés, des vieilles emmitouflées dans des châles, des mères de famille d'âge mûr en manteau noir, accompagnées de grands enfants. Des hommes aussi, évidemment, certains tenant déjà leur chapeau à la main d'un air emprunté, et un petit groupe de soldats qui stationnait à une extrémité du quai près du chef de gare barbu. Les hommes étaient néanmoins surpassés en nombre par les femmes, comme c'était toujours le cas désormais."

    Un matin d'août 1921, l'ancien officier Laurence Bartram reçoit une lettre de Mary Emmett, la sœur d'un de ses camarades d'enfance. Elle souhaiterait qu'il enquête sur la mort de ce dernier car elle ne croit pas à la théorie officielle du suicide.

    En mémoire de son ami et en souvenir de l'attirance qu'il entretenait jadis pour Mary, Laurence accepte de relever le défi. Plusieurs pistes se présentent à lui et très vite, il se retrouve à interroger les personnes couchées sur le testament, tout comme les résidents et le personnel médical de l’hôpital psychiatrique où John était entré.

    Mais il n'est pas le seul à mener des investigations...Quelqu'un le suit ou le précède et certains témoins clés tendent à disparaître.

    Et si le capitaine Emmett avait succombé à une vengeance? Qui pourrait en être l'auteur? Et pour quelles raisons?

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    J'avais remarqué depuis sa sortie ce roman en raison de sa très belle couverture. Et puis, récemment, je l'ai revu passer à la banque de prêt de la médiathèque où je travaille et j'ai cédé à la tentation.

    Le héros, Laurence Bartram, est sorti avec les honneurs de la Grande Guerre. Mais il a perdu sa femme et son fils pendant ce conflit. Tournant le dos à son ancienne vie, il s'est donc installé à Londres et a entamé la rédaction d'un ouvrage sur l'histoire des églises.

    Deux ans plus tard, ce train-train monotone est perturbé par l'arrivée d'une lettre. Une lettre d'une femme qu'il admirait pendant sa jeunesse et qui lui réclame de l'aide. Il accepte et se retrouve embarqué dans une dangereuse mission.

    Dangereuse à maints égards car il n'est jamais évident de déterrer les secrets du passé. Personne ne sait jamais quelles conséquences un tel acte peut avoir et Laurence va souvent l'apprendre à ses dépens. Surtout qu'un meurtrier semble accompagner voire précéder chacun de ses pas...

    En effet, l'intrigue prend vite un tour policier. A l'enquête sur un éventuel suicide se superpose celle sur des morts de plus en plus mystérieuses et dont les victimes paraissent avoir un lien.

    On se perd dans les méandres de cette affaire et je dois avouer que je ne me doutais pas du tout de la solution.

    De même, ce roman aborde la question des blessures du passé et du traumatisme de la guerre. Traumatisme des survivants. Traumatisme de ceux de l'arrière qui retrouvent les leurs changés par ce qu'ils ont vécu dans les tranchées. Traumatisme de certains actes...

    Tous les protagonistes masculins qu'on croise au fil des chapitres, ont perdu quelque chose d'eux pendant ces quatre terribles années. Et l'auteur parvient, sans jamais sombrer dans le didactisme, à montrer toutes les blessures suscitées par ce conflit. Jusqu'à la folie...Cette dimension psychologique m'a vivement intéressée et je l'ai trouvée très bien traitée.

    En revanche, j'ai regretté que la dimension amoureuse ne soit pas plus traitée dans cet ouvrage. Sans doute ai-je été induite en erreur par cette couverture avec une femme en train d'attendre des lettres. Certes, une intrigue se dessine entre notre héros et Mary. Mais elle n'occupe malheureusement que peu de pages...C'est dommage d'avoir fait ce choix narratif car je crois que le Retour du capitaine Emmet aurait gagné en souffle romanesque.

    Bref, vous l'aurez compris: un livre intéressant tant du point de vue de son intrigue policière que de sa réflexion sur l'après-Guerre mais qui a manqué d'un petit quelque chose pour complètement m'embarquer...

    Belfond, 2013, 379 pages

    Billet dans le cadre du Challenge Première Guerre mondiale que j'organise

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  • Ces instants-là d'Herbjorg Wassmo

    Ces instants-là

    d'

    Herbjorg Wassmo

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    "Elle glisse en arrière vers ce qu'elle ne sait pas.

    La rosée du soir s'élève des tourbières et du lac. Comme un souffle étranger. Rend tout irréel. Se dépose sur les tolets quand elle rame. La friction des avirons se fait lointain soupir."

    Voici le récit d'une vie. Celle d'une femme définie par ce pronom "elle" sans entrer dans plus de détails. Un "elle" qui grandit dans le nord de la Norvège, entre une mère qui la fuit sans cesse et un père qui la détruit.

    Un "elle" qui aime, qui se cherche, qui se bat pour son autonomie et son droit à un bonheur qu'"elle"aura choisi...

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    Dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire proposés par Price Minister, j'ai choisi ce roman.

    Parce que j'avais entendu beaucoup de bien de cet auteur (je comptais notamment découvrir un jour Le livre de Dina)

    Parce ce que, pour l'instant, à l'exception du Mec de la tombe d'à côté de Katerina Mazetti, mes rencontres avec la littérature nordique se sont toujours soldées par des échecs.

    Je dois confesser que j'ai été quelque peu désarçonnée par les premières pages. On suit le destin d'une jeune fille. Une jeune fille dont le prénom n'est jamais cité. Pas plus que celui de son père, de sa mère, de son premier amour...Comme si le choix de ne pas identifier donnait une certaine universalité à l'histoire qui nous est contée.

    Mais ce parti pris narratif atypique m'a empêchée au début de me rapprocher. Ou de ressentir une certaine empathie pour cette héroïne. Comme s'il la tenait à distance.

    De même, le rythme des phrases, souvent très courtes, m'a décontenancée. La simplicité intrinsèque de ce style le rend plus prosaïque, moins propre à générer des images...Au contraire, j' aime quand les mots prennent leur temps, résonnent en moi et là, ils n'ont jamais eu cet effet.

    Cependant, je dois reconnaître qu'au fil des chapitres, je suis plus entrée dans l'intrigue et j'ai plus accroché à ce destin. En effet, la qualité de cet ouvrage réside principalement dans le portrait de femme qu'il propose. Forcément, on s'attache à cette héroïne qui se bat sans cesse, qui fait des choix, qui se cherche, qui se perd aussi dans sa quête de liberté et d'indépendance...

    Bref, vous l'aurez compris: ce roman sans doute inspiré par l'auteur par ses propre instants de vie m'a intéressée mais m'a aussi souvent laissée de côté en raison de son style et de l'absence de prénoms ou de caractéristiques physiques.

    Gaïa, 2014, 398 pages, 24 €

     

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  • Seven dials de Anne Perry

    Seven dials

    de

    Anne Perry

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    "Pitt ouvrit les yeux mais cela ne fit pas cesser les coups pour autant. Les premières lueurs du jour se glissaient entre les rideaux. Début septembre, pas encore six heures du matin, et on frappait à sa porte. Non, on ne frappait pas, on s'acharnait."

    Réveillé aux premières lueurs du petit matin, Pitt se voit confier une affaire délicate: enquêter sur la mort d'un diplomate, assassiné dans les jardins de la maîtresse égyptienne d'un ministre du gouvernement. Tout semble accabler cette femme qui aurait été retrouvée en train de transporter le cadavre dans une brouette. Un scandale politique éclate et notre détective de la Special Branch va avoir besoin de toute sa clairvoyance pour démêler les fils de cet épineux problème.

    Au même moment, Charlotte et Gracie apprennent la disparition d'un domestique et tentent de retrouver sa trace.

    Après l'Amérique profonde de Rectify, me voici de retour en Angleterre en compagnie des Pitt. Vous vous souvenez peut-être que j'avais été assez déçue par le précédent cru Southampton Row. Aussi, j'avais peur qu'il en soit de même avec cette vingt-troisième aventure...

    Je dois d'ailleurs confesser que les premières pages n'ont pas été pour me rassurer. En effet, j'ai trouvé que l'intrigue mettait du temps à s'installer et que l'enquête piétinait un peu.

    Et, puis, Narraway a décidé d'envoyer Pitt en Egypte sur les traces d'Ayesha Zakhari, la présumée meurtrière du diplomate Lovat.

    Quelle bonne idée narrative de la part d'Anne Perry! Déjà car elle place son héros dans une situation totalement insolite, bien loin de tous ses repères et ancrages naturels. De plus, elle lui permet de brosser un portrait de ce pays à la fin du 19ème siècle. Un pays où la présence militaire anglaise se fait beaucoup sentir et où les velléités d'indépendance ne cessent de s'affirmer. De rencontres en interrogatoires, à la suite de Thomas, le lecteur apprend beaucoup de choses sur les rapports entre les autochtones et les "occupants", les us et coutumes, les coptes, les musulmans...

    Ce départ ailleurs apporte donc une grande bouffée d'oxygène à une histoire qui aurait pu se traîner en longueur. Et qui, il faut bien le reconnaître, ne s'accélère que dans les dernières pages pour offrir un final dramatique, comme souvent.

    Outre ce voyage sur la terre des Pharaons, j'ai apprécié l'évolution des interactions entre certains protagonistes.  A commencer par la relation entre Tellman et Gracie. Depuis quelques tomes, on suit leur rapprochement sentimental et sans en révéler trop, mon côté fleur bleue a été ravi du tournant dans les rapports entre ces deux là...

    Un autre protagoniste a également retenu mon attention. Depuis l'arrivée de Pitt à la Special Branch, j'avais du mal à me forger une opinion sur Narraway. Heureusement, dans ce volume, Anne Perry a livré quelques informations sur lui et lui a ainsi conféré une plus grande humanité. Je suis notamment curieuse de voir comment se déroulera la prochaine rencontre entre lui et Charlotte...

    Bref, vous l'aurez compris: un cru intéressant, même s'il n'atteint pas le niveau des meilleurs et qui me rend assez impatiente de connaître la suite des exploits des Pitt.

    Editions 10/18, 348 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Bianca, Céline et Fanny et dans le cadre du challenge Anne Perry de Syl.

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