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the frenchbooklover - Page 88

  • Seven dials de Anne Perry

    Seven dials

    de

    Anne Perry

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    "Pitt ouvrit les yeux mais cela ne fit pas cesser les coups pour autant. Les premières lueurs du jour se glissaient entre les rideaux. Début septembre, pas encore six heures du matin, et on frappait à sa porte. Non, on ne frappait pas, on s'acharnait."

    Réveillé aux premières lueurs du petit matin, Pitt se voit confier une affaire délicate: enquêter sur la mort d'un diplomate, assassiné dans les jardins de la maîtresse égyptienne d'un ministre du gouvernement. Tout semble accabler cette femme qui aurait été retrouvée en train de transporter le cadavre dans une brouette. Un scandale politique éclate et notre détective de la Special Branch va avoir besoin de toute sa clairvoyance pour démêler les fils de cet épineux problème.

    Au même moment, Charlotte et Gracie apprennent la disparition d'un domestique et tentent de retrouver sa trace.

    Après l'Amérique profonde de Rectify, me voici de retour en Angleterre en compagnie des Pitt. Vous vous souvenez peut-être que j'avais été assez déçue par le précédent cru Southampton Row. Aussi, j'avais peur qu'il en soit de même avec cette vingt-troisième aventure...

    Je dois d'ailleurs confesser que les premières pages n'ont pas été pour me rassurer. En effet, j'ai trouvé que l'intrigue mettait du temps à s'installer et que l'enquête piétinait un peu.

    Et, puis, Narraway a décidé d'envoyer Pitt en Egypte sur les traces d'Ayesha Zakhari, la présumée meurtrière du diplomate Lovat.

    Quelle bonne idée narrative de la part d'Anne Perry! Déjà car elle place son héros dans une situation totalement insolite, bien loin de tous ses repères et ancrages naturels. De plus, elle lui permet de brosser un portrait de ce pays à la fin du 19ème siècle. Un pays où la présence militaire anglaise se fait beaucoup sentir et où les velléités d'indépendance ne cessent de s'affirmer. De rencontres en interrogatoires, à la suite de Thomas, le lecteur apprend beaucoup de choses sur les rapports entre les autochtones et les "occupants", les us et coutumes, les coptes, les musulmans...

    Ce départ ailleurs apporte donc une grande bouffée d'oxygène à une histoire qui aurait pu se traîner en longueur. Et qui, il faut bien le reconnaître, ne s'accélère que dans les dernières pages pour offrir un final dramatique, comme souvent.

    Outre ce voyage sur la terre des Pharaons, j'ai apprécié l'évolution des interactions entre certains protagonistes.  A commencer par la relation entre Tellman et Gracie. Depuis quelques tomes, on suit leur rapprochement sentimental et sans en révéler trop, mon côté fleur bleue a été ravi du tournant dans les rapports entre ces deux là...

    Un autre protagoniste a également retenu mon attention. Depuis l'arrivée de Pitt à la Special Branch, j'avais du mal à me forger une opinion sur Narraway. Heureusement, dans ce volume, Anne Perry a livré quelques informations sur lui et lui a ainsi conféré une plus grande humanité. Je suis notamment curieuse de voir comment se déroulera la prochaine rencontre entre lui et Charlotte...

    Bref, vous l'aurez compris: un cru intéressant, même s'il n'atteint pas le niveau des meilleurs et qui me rend assez impatiente de connaître la suite des exploits des Pitt.

    Editions 10/18, 348 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Bianca, Céline et Fanny et dans le cadre du challenge Anne Perry de Syl.

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  • Rectify

    Rectify

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    Comme vous le savez déjà certainement si vous suivez régulièrement ce blog, je suis fan de séries. Et après vous avoir parlé en septembre de mon coup de cœur pour Peaky Blinders, je voulais vous dire quelques mots sur ma nouvelle série du moment: Rectify.

    Le pitch: Après dix-neuf années passées en prison dans le couloir de la mort pour viol et meurtre, Daniel Holden est finalement relâché. En effet, des analyses d'ADN prouveraient que le sperme retrouvé sur le cadavre ne serait pas le sien.De retour dans sa ville natale, il essaie de se réadapter à un quotidien normal. Mais forcément, cela se révèle très difficile tant pour lui qui, depuis l'âge de 18 ans, a été confronté à la violence et à la solitude carcérale que pour son entourage qui a évolué (sa mère s'est remariée et a eu un enfant, sa nouvelle belle-famille complètement inconnue jusque lors nourrit quelques soupçons à son encontre...)

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    J'avais entendu beaucoup de bien de ce feuilleton mais j'avais quelques réticences à me lancer car le sujet me semblait trop difficile. Mais, hier, j'ai entamé la saison 1 et j'ai regardé les six épisodes en deux soirées.

    Dès les premières images, j'ai été captée par l'ambiance. Pourtant, contrairement à beaucoup de séries que je suis, Rectify ne se termine jamais par un cliffhanger et ne brille pas par un scénario tordu où les retournements de situation s'enchaînent et malmènent les nerfs du pauvre spectateur.

    Au contraire, chaque épisode se démarque par une atmosphère assez lente, propre à un approfondissement psychologique de chacun des protagonistes et de leurs interactions.

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    Et, justement chacun des personnages, suscite de nombreuses interrogations. A commencer bien entendu par le héros. Un  héros forcément profondément marqué par ses années de détention, par les sévices physiques et moraux subis en prison, par des changements qu'il ne maîtrise pas...Au fil des heures, on le voit s'adapter à sa nouvelle situation, retrouver un confort...Mais en même temps, se chercher, tenter de comprendre les liens sociaux, se perdre aussi...Certains flashbacks surgissent de temps en temps pour nous permettre de mieux cerner cet être si différent des héros "normaux" de séries télévisées.

    Autour de Daniel Holden, gravitent des hommes et des femmes tout aussi atypiques. Soit parce qu'ils ont été marqués par l'affaire qui a conduit à son emprisonnement (je pense à sa mère ou à sa soeur), soit parce que le retour de cet innocent éventuellement coupable bouleverse leurs habitudes et questionne certains fondements de leurs relations.

    C'est assez fascinant de voir comment cette libération peur avoir autant de répercussions. Parfois, d'ailleurs assez inattendues. Et c'est là que réside une des qualités essentielles de Rectify: nous faire réfléchir sur la nature humaine et sur les chemins de vie que chacun peut emprunter ou quitter à tout moment.

    A ce ressort psychologique essentiel se superpose la question de savoir si le héros a commis ou non l'acte reproché. D'autres pistes sont évoquées et...

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    J'ai été également extrêmement sensible à la réalisation. Certaines scènes se révèlent sublimes. Je pense notamment à celles entre Daniel et Tawny où tous les ingrédients sont réunis (interprétation, luminosité, dialogues, mouvement de la caméra...) pour les rendre inoubliables.

    Bref, vous l'aurez compris: je ne saurais que vous recommander cette série poignante et profondément émouvante dont certaines scènes vont longtemps m'accompagner cette année. Et ce soir, je commence la saison 2 en espérant qu'elle sera autant à la hauteur.

    Rectify, saison 1, 6 épisodes, 2013/2014

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  • Liberté j'écris ton nom

    Liberté, j'écris ton nom

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    Ce matin, j'avais prévu de publier un billet autour d'un très beau conte illustré par Sarah Gibb. Mais, par rapport aux événements d'hier, je me serai sentie en décalage.

    Parce que les mots se bousculent encore trop dans ma tête pour que je puisse vraiment exprimer tout ce que je ressens face à la barbarie d'hier

    Parce que je reste tellement admirative de ces hommes qui, malgré les menaces, sont restés debout et ne se sont pas mis à genoux

    Parce que je crois en la liberté d'expression qu'on a tenté de museler hier

    Parce qu'il y aura sans doute un avant et un après 7 janvier...

    Parce que...

    Je me contenterai de citer ce magnifique poème de Paul Eluard, extrait d'Au-rendez vous allemand

     

    Sur mes cahiers d’écolier
    Sur mon pupitre et les arbres
    Sur le sable sur la neige
    J’écris ton nom

     

    Sur toutes les pages lues
    Sur toutes les pages blanches
    Pierre sang papier ou cendre
    J’écris ton nom

     

    Sur les images dorées
    Sur les armes des guerriers
    Sur la couronne des rois
    J’écris ton nom

     

    Sur la jungle et le désert
    Sur les nids sur les genêts
    Sur l’écho de mon enfance
    J’écris ton nom

     

    Sur les merveilles des nuits
    Sur le pain blanc des journées
    Sur les saisons fiancées
    J’écris ton nom

     

    Sur tous mes chiffons d’azur
    Sur l’étang soleil moisi
    Sur le lac lune vivante
    J’écris ton nom

     

    Sur les champs sur l’horizon
    Sur les ailes des oiseaux
    Et sur le moulin des ombres
    J’écris ton nom

     

    Sur chaque bouffée d’aurore
    Sur la mer sur les bateaux
    Sur la montagne démente
    J’écris ton nom

     

    Sur la mousse des nuages
    Sur les sueurs de l’orage
    Sur la pluie épaisse et fade
    J’écris ton nom

     

    Sur les formes scintillantes
    Sur les cloches des couleurs
    Sur la vérité physique
    J’écris ton nom

     

    Sur les sentiers éveillés
    Sur les routes déployées
    Sur les places qui débordent
    J’écris ton nom

     

    Sur la lampe qui s’allume
    Sur la lampe qui s’éteint
    Sur mes maisons réunies
    J’écris ton nom

     

    Sur le fruit coupé en deux
    Du miroir et de ma chambre
    Sur mon lit coquille vide
    J’écris ton nom

     

    Sur mon chien gourmand et tendre
    Sur ses oreilles dressées
    Sur sa patte maladroite
    J’écris ton nom

     

    Sur le tremplin de ma porte
    Sur les objets familiers
    Sur le flot du feu béni
    J’écris ton nom

     

    Sur toute chair accordée
    Sur le front de mes amis
    Sur chaque main qui se tend
    J’écris ton nom

     

    Sur la vitre des surprises
    Sur les lèvres attentives
    Bien au-dessus du silence
    J’écris ton nom

     

    Sur mes refuges détruits
    Sur mes phares écroulés
    Sur les murs de mon ennui
    J’écris ton nom

     

    Sur l’absence sans désir
    Sur la solitude nue
    Sur les marches de la mort
    J’écris ton nom

     

    Sur la santé revenue
    Sur le risque disparu
    Sur l’espoir sans souvenir
    J’écris ton nom

     

    Et par le pouvoir d’un mot
    Je recommence ma vie
    Je suis né pour te connaître
    Pour te nommer

    Liberté.