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des romans adolescents - Page 11

  • Broadway Limited tome 1: Un dîner avec Cary Grant de Malika Ferdjoukh

    Broadway Limited tome 1: Un dîner avec Cary Grant

    de

    Malika Ferdjoukh

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    "La jeune fille ouvrit la porte au jeune homme. Un essaim de feuilles rouges s'engouffra aussitôt à l'intérieur de la maison tel un gang de sorcières à l'affût.

    La jeune fille était brune et sans doute souriait-elle. Difficile d'en être sûr à cause de la sphère en bubble gum rose, d'un diamètre épanoui, qui lui poussait au milieu de la figure. Le jeune homme entendit un borborygme-peut-être un "oui"?"

    Jocelyn Brouillard, 16 ans et demi, débarque à la pension Giboulée, à New York, par un soir d'automne 1948. Suite à un malentendu. Un contact en France qui lui a indiqué l'adresse alors que cet hôtel n'accueille que des jeunes filles venues tenter leur chance à Broadway.

    Heureusement notre héros joue bien du piano...

    Heureusement car ce talent va lui permettre de faire la connaissance de six jeunes femmes, toutes plus fascinantes les unes que les autres...

    Heureusement car ces trois mois à la Pension Giboulée vont bouleverser tous ses repères...Et le faire petit à petit rentrer dans le monde adulte.

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    Vous vous souvenez peut-être de mon enthousiasme quand j'avais découvert l'année dernière, au mois de juin, Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh. J'avais plongé tête la première dans l'univers des soeurs Verdelaine et j'avais vraiment été très triste de quitter leur manoir breton et de ne plus suivre leurs destins.

    Aussi, quand Emjy du très beau forum Whoopsy Daisy (si vous ne connaissez pas encore, n'hésitez pas à aller y faire un tour) m'a proposé de recevoir cet ouvrage en avant-première, je n'ai pas longtemps hésité.

    Je l'ai emmené avec moi à la campagne pendant le week-end de Pâques et je l'ai savouré sur une chaise longue.

    J'utilise à bon escient le terme de "savourer". Car c'est exactement ce que j'ai ressenti au fil des pages.

    Dès le début, on retrouve la technique de la narration par trimestre. On glisse d'Halloween à Noël, périodes magiques s'il en est.

    On accroche avec ce pauvre Jo accepté à contrecœur dans une pension féminine et qui est tout étourdi devant cet essaim de jeunes filles.

    On assiste avec beaucoup d'intérêt à ses aventures, sa découverte du monde new yorkais, aux défis qu'il doit surmonter...Et à son évolution.

    Roman d'apprentissage donc. Mais pas seulement. Roman choral aussi. Car Jo n'est pas le seul  pensionnaire qui retient notre attention.

    En effet, comme, dans Quatre soeurs, Malika Ferdjoukh campe avec brio plusieurs personnages féminins. Chic, Hadley, Ursula...: elles sont toutes attirées par les lumières de Broadway.

    Six voix...Six chemins de vie...Six façons de connaître les joies et les affres du succès ou de l'amour...

    A chacune son identité. Et c'est bien là justement une des preuves du talent de cet auteur: leur conférer une tonalité propre et nous les rendre toutes attachantes sans en privilégier l'une par rapport à l'autre.

    Le premier volet de ce diptyque nous permet également de nous immerger dans le New York de l'après-guerre. Empli de vitalité. De jazz. De danse. De rêves aussi. D'occasions manquées. De rencontres. De secondes chances.

    De plus, j'ai été une nouvelle fois frappée par toutes les références implicites ou explicites au cinéma. On sent bien que Malika Ferdjoukh aime le septième art de cette époque. Certaines scènes (notamment celle sous la neige) m'ont fait penser à ces feel-good movies des années 1940-1950 que j'affectionne.

    On tourne les pages, le sourire aux lèvres. On se sent bien comme dans un cocon. On voit les chapitres défiler. Et on sait déjà que les adieux avec tous ces êtres fictifs seront cruels.

    Un dîner avec Cary Grant que je me ruerai sur le deuxième opus dès sa sortie?

    Bref, vous l'aurez compris: ce roman a constitué un vrai coup de cœur. De ceux qui nous captent dès les premiers mots et qui nous tiennent prisonniers. De ceux qui nous accompagnent longtemps. De ceux qui font du bien. De ceux qu'on veut conseiller encore et encore. De ceux qu'on sait déjà qu'on les retrouvera un jour.

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    Un  grand merci à Emjy et à l’École des Loisirs pour cet envoi!

    Ecole des Loisirs, 2015, 592 pages

    Billet dans le cadre du challenge Un pavé par mois de Bianca.

     

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  • Ces livres que je n'ai pas chroniqués au mois de janvier

    Ces livres que je n'ai pas chroniqués au mois de janvier

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    Me voici de retour avec ce billet autour des livres que je n'ai pas chroniqués au mois de janvier.

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    Commençons par une lecture dans le cadre du Prix des Incorruptibles. Honnêtement, je n'aime pas du tout la couverture et s'il n'avait pas fait partie de la sélection 5ème/4ème, je ne lui aurais jamais donné sa chance. Mais, heureusement, quand je l'ai ouvert, mes préjugés se sont vite effacés pour laisser place à un grand amusement. Car Gaia Guasti sait utiliser les mots justes, ceux qui font mouche et qui provoquent des sourires voire des rires...Dans la famille de Margotte, chacun a un rôle bien défini: sa mère râle, son père regarde, sa petite sœur Clairette fascine et elle, elle réfléchit. Mais, voilà, tout cet équilibre est menacé par la soudaine décision parentale de quitter la ville pour s'installer dans un petit hameau du 07. L'acclimatation en Ardèche se révèle difficile: entre les lacets qui donnent la nausée, les regards pas toujours bienveillants des autochtones, les soudaines envies bobos maternelles...Les pages se tournent facilement, même si j'ai regretté que la fin ne soit pas à la hauteur et que le rythme s'essouffle dans les derniers chapitres. Néanmoins, cet ouvrage, dans la lignée de la super bande dessinée Le retour à la terre de Manu Larcenet, fait passer un bon moment. Et, parfois, cela suffit amplement.

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    Partons maintenant sur les traces d'une Nappe blanche, un très beau titre d'une collection que j'affectionne énormément (Petite Poche chez Thierry Magnier). Françoise Legendre suit le destin d'une nappe blanche dont hérite au fil des ans les membres d'une famille. L'occasion en un siècle de voir comment cet objet a pu marquer la vie de chacun, voire la sauver. Forcément, comme le titre est court, nous n'assistons qu'à quelques scènes frappantes (un mariage avant 1914, les premiers congés payés, une fouille pendant la Seconde Guerre mondiale)...J'ai trouvé ce procédé narratif très intéressant et original. Et quelle phrase finale, si poétique!

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    Rejoignons ensuite les enquêtes surnaturelles de Monsieur Voltaire. Ce chien détective doit mener des investigations dans le manoir de Lord Sacha MacGouttière. Son objectif: retrouver l'auteur d'un forfait commis cent ans plus tôt, afin de lever une malédiction qui oblige les défunts à hanter le lieu. Chacun des coupables possibles se présente à lui et livre sa version des faits..Et si finalement, la vérité ne résidait pas dans un tableau? J'avais remarqué ce livre sur le blog de ma copinaute Bianca et quand je l'ai reçu à la médiathèque, je l'ai entamé sans tarder. Voilà un roman policier pour jeunes divertissant et intriguant à souhait (difficile de deviner l'identité du voleur). J'ai été également sensible aux illustrations d'Amélie Callot et je pense que je continuerai cette série.

    Bref, vous l'aurez compris: un mois résolument placé sous le signe de la jeunesse. Place maintenant à février et à son éventail de possibilités livresques.

     

     

  • Swing à Berlin

    Swing à Berlin

    de

    Christophe Lambert

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    "Berlin, 1936,

    Wilhelm Dussander terminait son solo au piano quand il vit les hommes en noir entrer dans le club. Ils étaient cinq, vêtus de gabardines, avec casquettes et chapeaux enfoncés jusqu'aux sourcils. Ils conversaient entre eux en inspectant les lieux du regard. Tous portaient le sinistre brassard de la SS."

    A Berlin, en 1936, certains membres du groupe de jazz, les Musician Harmonists, sont arrêtés en raison de leurs opinions politiques ou de leur judaïcité.

    Puis, l'action se déplace en 1942, toujours dans la capitale allemande. Afin de soutenir le moral de la population, Goebbels a décidé de diffuser de nouveaux programmes "qui feront la part belle aux "musiques de danse fortement rythmées" mais dans un esprit typiquement germanique".

    Pour accomplir cette mission, il recrute Wilhelm Dussander qui a jadis appartenu aux Musician Harmonists. Cet ancien jazzman se voit donc contraint de sillonner le pays entier à la recherche de jeunes talents susceptibles d'interpréter de "la musique de danse fortement rythmée".

    Mais, même s'il a toujours refusé de se mêler de politique, pourra t-'il conserver son indépendance et ne pas se laisser influencer par tout ce qu'il découvre, au fil des castings, des répétitions et des concerts?

     

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    Les Goldene Sieben

    J'avais entendu du bien de ce roman sur la blogosphère. De même, Claire, une de mes collègues, l'avait lu et beaucoup apprécié. Aussi, je n'ai pas hésité longtemps avant de me lancer et j'ai dévoré cet ouvrage.

    Pour l'écrire, Christophe Lambert s'est fortement documenté sur la période et s'est inspiré des Goebbels bands (tels que les Goldene Sieben) mais aussi de récits biographiques.

    J'ai été immédiatement bluffée par le prologue. Un groupe de jazz est en train de jouer dans un club et quelques SS entrent dans la salle et en bloquent les issues. On sent la tension monter parmi les musiciens, surtout que certains d'entre eux peuvent être menacés par ces soldats (en raison de leur religion ou de leur engagement politique). Malgré tout, comme si leur vie en dépendait, ils continuent leur morceau...Plus la peur les gagne, plus les fausses notes s'accumulent. Jusqu'à la fin et le début des affrontements. Un coup de feu est tiré et... fondu au noir. Le lecteur n'en saura pas plus sur le sort réservé aux Musician Harmonists.

    Après un bond dans le temps de six ans, on retrouve leur leader Wilhelm Dussander chargé d'une mission de formation d'un groupe de jazz (même si officiellement, le jazz est considéré comme de la musique "nègre", on lui demande de créer un groupe capable de jouer ce type de musique rebaptisée pour l'occasion). Accompagné d'un membre du parti, il sillonne ainsi le pays afin de dénicher de futurs talents.

    Une opération loin d'être facile, tant son niveau d'exigence est élevé. Ce qui engendre des difficultés avec son "censeur" (et quelques scènes très drôles)

    Finalement, quatre jeunes gens sont recrutés. Quatre profils différents: l'un vient de la rue, l'autre se révèle totalement embrigadé dans les jeunesses hitlériennes et fidèles aux idéaux aryens...

    Un peu à la manière du professeur du Cercle des poètes disparus, Wilhelm va les initier au jazz...Mais cette aventure pédagogique va forcément avoir des répercussions humaines. Petit à petit, ces jeunes gens s'ouvrent à une culture qu'ils ne connaissaient pas, se confient, se débarrassent de leurs préjugés, apprennent à réfléchir autrement, évoluent...

    De plus, leur changement rejaillit sur leur enseignant. Alors qu'il ne s'était encore engagé qu'une fois (et je vous laisse découvrir comment), il va se questionner sur son comportement citoyen.

    Et, alors qu'il considérait que la politique n'était pas l'affaire des musiciens, il va entrer progressivement en révolte. Révolte contre l'ordre établi. Révolte contre sa passivité. Révolte contre le sort réservé à ceux que les théories aryennes condamnent (les Juifs, les handicapés, les homosexuels...)

    Cette thématique de l'engagement de l'artiste et de l'entrée en résistance m'a vraiment passionnée.

    De même, j'ai beaucoup apprécié la description de l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. A la suite des musiciens, on sillonne ce pays, on côtoie plusieurs cercles de la société, plusieurs écoles de pensée également... Des couloirs du Ministère de la Propagande à l'imprimerie de Sophie et Hans Scholl, il y a évidemment tout un monde que le lecteur est amené à observer. Cette radioscopie m'a rappelé celle dans Seul à Berlin d'Hans Fallada (un roman très fort que je vous recommande si vous ne le connaissez pas encore et que l'auteur Christophe Lambert évoque justement dans sa postface).

    J'aimerais également saluer l'écriture très cinématographique. Les scènes s'enchaînent, souvent fortes en émotions ou en tensions, et on est happés par le rythme. Et cette fin? Ah, cette fin, juste sublime, qui a failli me tirer quelques larmes...

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été transportée par ce livre. Et je ne suis pas passée loin du coup de cœur (je crois que j'aurais aimé qu'il soit un tout petit peu plus long).

    Bayard Jeunesse, 2012, 274 pages

    En bonus, voici un extrait musical des Goldene Sieben.