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the frenchbooklover - Page 8

  • En attendant le jour de Michael Connelly

    En attendant le jour

    de

    Michael Connelly

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    "Ballard et Jenkins montèrent à la maison d'El Centro Avenue peu avant minuit. C'était le premier appel du service. Il y avait déjà une voiture de patrouille garée devant, le long du trottoir, et Ballard reconnut les deux policiers en tenue. "

    Je ne sais pourquoi mais en mars, j'ai peu lu. Pourtant, j'ai ouvert de nombreux ouvrages mais à chaque fois, je ne pouvais dépasser quelques chapitres. Comme si le refuge des mots se refusait à moi.

    Et puis, hier, j'ai pris par hasard ce Michael Connelly et je me suis évadée dans les nuits de Los Angeles à la rencontre de l'inspectrice Renée Ballard. Et la magie a opéré.

    De Michael Connelly, je ne connaissais que le Poète dont je gardais le souvenir d'une intrigue retorse aux prises avec un redoutable tueur.  Et le souvenir aussi d'une atmosphère poisseuse.

    Cette atmosphère poisseuse, je l'ai très vite retrouvée. Dans ces rondes de nuit où certains flics dissimulent leurs bleus à l'âme. Problèmes de famille, d'alcool, rétrogradation: nombreuses sont les raisons qui les poussent à accepter ces horaires décalés. Et dans leurs tours de garde, ils croisent des affaires sordides sur lesquelles leurs regards s'arrêtent de moins en moins. Armures d'indifférence pour survivre à ces visions du pire.

    Dans ce paysage crépusculaire, l'inspectrice Renée Ballard détonne. Reléguée dans ce service en raison d'un problème avec son ancien chef et d'une trahison de son ex-coéquipier, elle lutte pour pouvoir mener ses enquêtes sans les redonner aux collègues de jour. Son attention va tout particulièrement se porter sur le tabassage d'un prostitué transsexuel et sur le meurtre d'une serveuse dans une fusillade en boite de nuit. Deux investigations distinctes qui vont solliciter toutes ses capacités et puiser sur ses réserves. Mais à trop jouer au cow boy solitaire ne risque t'elle pas de se perdre?

    Description de la ville des Anges la nuit, réflexion sur la condition de flic et de femme flic, portrait d'une héroïne pugnace, ce roman policier emprunte de nombreux chemins. Au fil des pages, on perçoit également toute la maîtrise de son auteur pour tirer petit à petit tous les fils de son intrigue et faire monter le suspense.  Une recette qui transforme vite ce titre en véritable page turner.

    Un page turner que j'ai refermé à regret ce matin. Je me suis d'ailleurs immédiatement précipitée en librairie pour acheter la suite des aventures de Renée Ballard.

    Traduit de l'anglais par Robert Pépin.

    Le Livre de Poche, 2019, 461 pages

  • Bleu jardin de Clémence Sabbagh et Teresa Arroyo Corcobado

    Bleu jardin

    de

    Clémence Sabbagh et Teresa Arroyo Corcobado

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    "Elle vole, elle vole la mésange,

    la mésange au chapeau bleu.

    Elle s'est posée sur une branche.

    Elle s'est posée sur une fleur bleue. "

     

    Un jardin.

    Repli secret de mésanges bleues qui, au fil des saisons, évoluent. On les voit ainsi zinzinuler, créer leur nid, couver leurs petits et s'envoler vers d'autres horizons. Tranche de vie volatile que cet album cartonné s'attache à nous dépeindre.

    Un album cartonné qui s'inscrit dans la trilogie aux couleurs du jardin editée par le diplodocus et qui nous fait découvrir la nature dans toutes ses teintes renouvelées.

    Un album cartonné qui oscille entre fiction, documentaire et jeu.

    En effet, au gré des pages, l'histoire se pare de pédagogie et d'interaction. Le lecteur aide ainsi les mésanges à édifier leurs refuges ou à chercher la nourriture pour leur couvée. Il peut aussi s'amuser à imiter leurs cris.

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    Une fois encore, j'ai été séduite par la musicalité du style de Clémence Sabbagh. Déjà dans Bonjour le monde, je trouvais que son texte coulait et se prêtait à merveille à une lecture à voix haute. Et là, encore une fois, j'ai eu immédiatement envie de faire sonner les mots.

    J'ai été sensible aussi aux illustrations de Teresa Arroyo Corcobado. Le détail des plumes bleues. Le mouvement des ailes. Les aplats de couleurs. Bouquets de fleurs et d'arbres qui peuplent le jardin.

    Bref, vous l'aurez compris : un très joli livre pour les plus petits que je ne peux que vous conseiller. Et j'aime beaucoup l'idée de cette guirlande à croquer pour les mésanges dont le mode d'emploi nous est donné à la fin. 

    Le Diplodocus, 2021

  • Confusion de Elizabeth Jane Howard

    Confusion

    de

    Elizabeth Jane Howard

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    "La pièce était fermée depuis une semaine; le store de calicot à la fenêtre sud donnant sur le jardin de devant avait été baissé; une lumière couleur parchemin baignait l'air froid et confiné. Polly gagna la fenêtre et tira le cordon. Le store se releva dans un claquement sec et la pièce s'éclaircit pour se parer d'un gris sans chaleur, plus pâle que le ciel tourmenté envahi de nuage."


    Depuis le mois de mars 2020, j'ai rendez-vous avec eux. Les Cazalets.

    Si vous ne connaissez pas encore les Cazalets, il s'agit d'une grande famille anglaise qui nous convie dans ses demeures à la campagne ou à Londres et nous confie leurs bonheurs, leurs élans du cœur et leurs peurs.

    Pour ce troisième opus, l'heure est à la confusion. Confusion liée à l'attente pour ceux qui restent et au fracas du monde dans ces dernières années de guerre. Confusion également des sentiments où les adultes s'empêtrent dans des situations sentimentales inextricables et où certains enfants devenus grands font leurs premières armes.
    Une des joies de ce roman a d'ailleurs résidé dans l'évolution de Polly et de Clary. Aussi bien en termes de relation entre elles qu'en termes d'ouverture aux autres. J'ai été particulièrement sensible aux transformations de Clary qui devient une jeune femme très émouvante, entre maladresses et déclarations poignantes.

    Autre régal de cet ouvrage: les passages consacrés à Archie. Archie, introduit dans le précédent volet et qui devient un personnage pivot. Pivot à la fois pour les intrigues et pour les confidences. Et qui illustre à merveille tout le talent d'Elizabeth Jane Howard pour créer des héros marquants.

    De même, encore une fois, j'ai été frappée par la capacité de l'autrice pour nous embarquer dans toutes les histoires de ses protagonistes et pour livrer une narration d'une grande fluidité, malgré la multiplicité des points de vue.

    A cet art de conteuse se superpose un art de la séquence. En effet, je sais déjà que certaines scènes m'accompagneront longtemps. Comme celle d'une rencontre dans un train. D'un pique-nique. D'un échange à l'ombre d'un arbre sur un banc lors d'une soirée de liesse.

    Voilà, mes retrouvailles avec les Cazalets sont finies et c'était merveilleux. Vivement la parution du prochain tome pour répondre à toutes les questions laissées en suspens.
     
    Un grand merci aux éditions la Table ronde pour cet envoi.

    Traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff. 
     
    Editions la Table ronde, 2021, 480 pages