Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Un jour j'irai chercher mon prince en skate de Jo Witek

    Un jour j'irai chercher mon prince en skate

    de

    Jo Witek

    un jour j'irai chercher mon prince en skate,jo witek,actes sud junior,roman pour adolescents,roman d'amour

    "Il était une fois, moi. 14 ans, 1,65 m, 58 kg, une humaine du genre féminin. Tour de poitrine? Vraiment rien à signaler: c'est génétique, maman a le même. Je ne suis pas du genre à faire tourner les têtes. [...]

    Si vous avez mon âge et que vous n'avez jamais embrassé de garçon ou de fille, ne paniquez pas! Cette histoire est pour vous et pour tous ceux qui se sentent rejetés des grandes romances."

    Fred a 14 ans et des allures de garçon manqué avec ses baskets, ses jeans troués et son éternel skate.

    Pendant longtemps, elle a attendu son prince charmant...Mais depuis deux ans, elle a commencé à remettre en cause ce concept défendu par les contes de son enfance.

    "Maintenant que j'ai deux ans de plus, et une certaine maturité, je sais que nous sommes nombreuses à ne pas faire partie de ces "personnes de qualité" qu'invitent les princes de contes de fées. Trop grosse, trop maigre, trop garçon, trop moche, trop intello ou pas assez riche...nous sommes très nombreuses à être des "trop" ou des "pas assez" pour leur plaire."

    Aussi, Fred a renoncé à faire partie des heureuses élues et a préféré rentrer dans le rang des bonnes copines...

    Et si des vacances dans une maison familiale allaient la pousser à tout changer et à se révolter contre cet ordre établi?

     

    un jour j'irai chercher mon prince en skate,jo witek,actes sud junior,roman pour adolescents,roman d'amour

     

    J'avais déjà eu l'occasion de parler de trois autres titres dans la collection "Romans ados" chez Actes Sud: Blog et Replay de Jean-Philippe Blondel ainsi que Ma réputation de Gaël Aymon. C'est une collection que j'apprécie beaucoup pour son format et la force de ses écrits.

    Je n'ai donc pas hésité avant de me lancer dans cet ouvrage nouvellement acquis par la médiathèque.

    Surtout que le titre a immédiatement capté mon attention. "Un jour j'irai chercher mon prince en skate" peut résonner comme un slogan de programme.

    Un programme pour se détacher de tous les modèles ingérés dès la plus tendre enfance à la lecture des contes de fées.

    Un programme pour apprendre que le prince ne viendra pas forcément tout seul et qu'il ne faut pas se contenter d'attendre.

    Un programme pour être une jeune femme sûre de soi et de ses charmes, même si on ne ne correspond pas à la princesse décrite dans les histoires de Perrault, Grimm...

    C'est ce programme que suit Fred au fil des chapitres.

    Depuis toute petite, elle a cru au prince charmant. Dès la puberté et les premières boums, elle l'a guetté. Puis, comme il ne venait pas, elle a tenté d'abdiquer et de laisser passer ce bonheur que beaucoup vivaient.

    Mais tout va changer grâce à la rencontre avec sa bonne marraine la fée. Sauf que dans ce livre, la bonne marraine, c'est le vilain petit canard de la famille, celle qui est issue d'une relation hors mariage et qui a été élevée par la femme de son père. Elle ne vit jamais longtemps ses amours, ressemble à une punk et ne tient jamais en place.

    Néanmoins, par un coup de baguette magique, elle va réussir à donner confiance à Fred et à la placer sur le chemin de la réussite.

    Cependant, comme dans tout conte qui se respecte, ce chemin n'est pas dépourvu d'embûches...Autant d'embûches qui vont aider notre héroïne à grandir et à s'affirmer.

    J'ai beaucoup apprécié cette reprise et ce détournement de tous les codes de contes de fées: construction, personnages, schémas narratifs...Une belle manière de rendre hommage aux récits qui nous ont bercé dès la naissance tout en montrant leurs limites et les problèmes qu'ils peuvent causer dans la perception du monde et des interactions sociales.

    Amour, confiance, acceptation, peur du rejet, volonté de se conformer au modèle des autres, affirmation de son identité, mort, tristesse, sens de la famille...constituent les ingrédients de ce roman que j'ai trouvé particulièrement réussi.

    Je connais peu d’œuvres qui osent s'attaquer avec autant de justesse aux rôles répartis depuis la prime enfance, notamment en matière de rencontres amoureuses.

    Et justement c'est un titre que j'aimerais placer dans les mains de toutes celles qui doutent, qui se remettent en cause et qui ne croient plus en leur charisme...

    Une sorte de prescription qui ferait tout simplement du bien.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été vraiment séduite par ce livre qui bat en brèche tous les modèles des contes de fées et qui fait réfléchir sur l'amour et la nécessité d'aller vers l'autre.

    Actes Sud Junior, 2013, 126 pages

  • Le Petit Chaperon qui n'était pas rouge

    Le Petit Chaperon qui n'était pas rouge

    un album de Sandrine Beau

    illustré par Marie Desbons

    Le-petit-chaperon-qui-nétait-pas-rouge.jpg

    "Il était une fois une petite fille qui vivait au bord d'une forêt, dans le nord de la Russie.

    Sa grand-mère, qui tricotait, la gâtait beaucoup.

    Elle lui avait fait un long manteau bleu, de petits gants bleus, et lui avait cousu une chaude chapka bleue. Si bien que tout le monde l'appelait le "Petit chaperon bleu".

    Au nord de la Russie, dans une maison près d'une forêt, vivent Anouchka, surnommée le Petit Chaperon bleu, en raison de la couleur de son manteau, de ses gants et de sa chapka, et sa maman.

    Un jour, cette dernière demande à sa fille d'amener un pot de miel à sa grand-mère qui habite de l'autre côté de la forêt.

    "Porte vite ce petit pot de miel à ta grand-mère malade. Elle t'attend. Et ne traîne pas en route, Anouchka! La forêt est profonde et pleine d'animaux dangereux."

    Et voici le Petit Chaperon bleu parti...

    En chemin, elle croise un abominable ours, un menaçant tigre de Sibérie et un agressif...lapin. Autant d'obstacles qui pourraient l'empêcher d'arriver à bon port.

    Mais c'est sans compter l'ingéniosité de notre héroïne.

    petit chaperon qui n'était pas.jpg

    Je suis très friande de contes détournés. Aussi, quand cet album librement inspiré du Petit Chaperon rouge, est arrivé à la médiathèque, je me suis précipitée dessus.

    Sandrine Beau a choisi de situer son conte en Russie. Comme dans l'original, une petite fille doit traverser une forêt emplie de dangers pour aller rendre visite à sa mère-grand. Mais en place de la galette et du petit pot de beurre, elle doit apporter un pot de miel et sa balalaïka pour jouer ses morceaux fétiches.

    Dans les bois, elle ne croise aucun loup. Mais un ours et un tigre qu'elle parvient à apprivoiser (je ne vous révèlerai pas par quels stratagèmes). Enfin, ultime étape de son voyage: un lapin qui pourrait se révéler beaucoup plus dangereux que prévu et nous faire penser au loup de la version originale...

    J'ai beaucoup apprécié ce choix d'"ennemi". Surtout que le lapin de prime abord ne paraît pas constituer une réelle menace...

    Tout comme j'ai aimé ce dénouement tellement inattendu et si drôle. Je ne vous en dirai pas plus afin de ne pas le gâcher mais sachez quand même que chacun peut y trouver son compte.

    L'auteure a donc accompli un beau travail de transposition à la fois humoristique et original.

    Cet album permet également de voyager en Russie grâce aux magnifiques illustrations de Marie Desbons. Tant les couleurs vives que les graphismes contribuent à cette évasion. Et que dire de la grande douceur qui se dégage de ces images?

    Bref, vous l'aurez compris: Le Petit chaperon qui n'était pas rouge constitue un hommage réussi et réjouissant au conte de Charles Perrault.

    Editions Milan, 2014

    Billet dans le cadre du challenge Il était...une fois les contes de fées de Bianca.

    challenge-il-etait-une-fois-les-contes-de-fees1.jpg

     

     

  • La Bobine d'Alfred de Malika Ferdjoukh

    La Bobine d'Alfred

    de

    Malika Ferdjoukh

    malika ferdjoukh,la bobine d'alfred,l'école des loisirs,alfred hitchcock

    "Un orage violent, inattendu, éclata en pleine mer dix minutes après notre départ. Une tempête musclée qui hissait notre bateau, le roulait, et le couchait, le relevait encore, des vagues solides qui donnaient l'impression de chevaucher une meute préhistorique réveillée"

    Un homme et son épouse débarquent sur une île où l'homme est visiblement attendu par une vieille femme. Alors qu'il lui rend visite et qu'il doit attendre qu'elle accepte de le recevoir, il revient sur l'été de ses 16 ans, l'été 1964.

    Cet été-là, Harry Bonnet a eu l'exceptionnelle chance d'accompagner son père, Gustave, à Los Angeles. En effet, alors qu'il venait d'être licencié d'un restaurant montmartrois, ce cuisinier hors pair, fan de ciné à ses heures perdues, a été engagé par Lina Lamont, la célèbre actrice du temps  du muet.

    Dans la Cité des anges, Harry partage ses loisirs entre l'obtention de son permis, ses virées en automobiles, ses séances de cinéma et ses rencontres avec des starlettes.

    Puis, un soir, il se cache dans la voiture qui emmène son père sur un tournage secret, dirigé par un certain Albert Hall. Bien vite, il se rend compte que le réalisateur est en réalité Alfred Hitchcock qui essaie de porter à l'écran Mary Rose, une pièce de J.M.Barrie.

    Commence alors une merveilleuse aventure pour le jeune homme...Mais sa curiosité pourrait bien lui porter préjudice.

    malika ferdjoukh,la bobine d'alfred,l'école des loisirs,alfred hitchcock

    Vous vous souvenez sans doute que j'avais découvert le roman Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh au mois de juin. Et que j'avais succombé au charme de l'histoire et à la plume de l'auteure.

    Aussi, j'attendais beaucoup de cette LC proposée par ma copinaute Bianca. D'autant plus qu'Alfred Hitchcock figure parmi mes réalisateurs préférés.

    Je dois reconnaitre que ce roman lui rend un bel hommage. Ne serait-ce que par les titres des chapitres, tous issus de sa filmographie. Et par certaines scènes directement influencées par des passages cultes de ses long métrages (je fais notamment référence à la scène-poursuite sur la colline d'Hollywood qui rappelle inévitablement celle du Mont Rushmore dans l'excellent Mort aux trousses).

    Je ne connaissais pas non plus l'anecdote qui a inspiré l'intrigue de cet ouvrage, à savoir la volonté du réalisateur d'adapter sans succès pendant 40 ans cette pièce de J. M. Barrie.

    De même, pour les plus jeunes, la Bobine d'Alfred permet d'en apprendre plus sur la personnalité de ce génie du cinéma, son perfectionnisme, sa tendance à vampiriser toutes ses actrices, l'influence de sa femme Vera...

    J'ai beaucoup apprécié l'atmosphère surannée qui se dégage de ces pages. On a l'impression de se retrouver plongés dans les années yéyé et Malika Ferdjoukh démontre une fois encore son talent à reconstituer des ambiances.

    Mais je n'ai pas du tout accroché à l'intrigue. Même si parfois elle m'a fait sourire, je l'ai trouvée trop invraisemblable. On a du mal à croire que tout l'avenir d'un film réside dans une seule bobine. Et encore moins que cette fameuse bobine soit confiée au fils du cuisinier du tournage.

    Je ne m'attarderai pas non plus sur la fin qui m'a parue encore plus improbable...

    Bref, vous l'aurez compris: même si cette œuvre évoque avec talent le réalisateur des Oiseaux et le Los Angeles du début des années 60, je suis passée à côté en raison de son intrigue principale.

    L'Ecole des Loisirs, 2014, 175 pages

    Billet dans le cadre d'une LC avec Bianca