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des romans américains - Page 7

  • Un doux pardon de Lori Nelson Spielman

    Un doux pardon

    de

    Lori Nelson Spielman

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    "J'ai subi cela pendant cent soixante-trois jours. J'ai relu mon journal intime plus tard pour compter. Et voilà qu'elle a écrit un livre. Impensable. Cette femme est une étoile montante. Une experte en pardon, quelle ironie. Je contemple sa photo. Elle est encore mignonne avec sa coupe garçonne et son nez retroussé. Mais son sourire est désormais sincère, ses yeux ne sont plus moqueurs. A la simple vue de son visage, pourtant, mon coeur bat la chamade."

    Hannah Farr, 34 ans, a une vie a priori particulièrement épanouie. Elle habite la Nouvelle-Orléans, anime son propre show sur une chaîne locale le matin et sort avec le maire de la ville.

    Pourtant, quand Fiona Show lui adresse deux pierres du pardon, cette façade heureuse semble se fissurer. En effet, non seulement cette volonté de guérir de vieilles blessures va entraîner un certains chaos dans l'existence de ses proches mais elle va également pousser la jeune présentatrice à s'interroger sur certains événements douloureux de son passé.

    Et si, pour construire un avenir solide, il fallait tout risquer?

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    Vous vous souvenez peut-être que le premier roman de Lori Nelson Spielman figurait parmi mes lectures préférées de l'année 2013. Depuis, je n'ai cessé de le conseiller à mon entourage. Toujours avec le même succès.

    Aussi, vous imaginez aisément mon impatience de découvrir son nouvel opus, sorti au début du mois de mai.

    Comme dans Demain est un autre jour, on fait la connaissance d'une héroïne de 34 ans. Une jeune femme à qui tout semble réussir: métier, amitié, couple...

    Pourtant, quelques grains de sable enrayent le mécanisme de cette belle machine du bonheur. Des grains de sable au début à peine perceptibles: une belle-fille récalcitrante, une nouvelle collègue ambitieuse...

    Quand Hannah Farr reçoit un courrier de Fiona Show, son ex-bourreau du collège, avec deux pierres du pardon, elle préfère l'ignorer. Mais le succès de cette théorie et l'envie de faire un reportage dessus l'oblige à se confronter à ce phénomène.

    Elle en parle autour d'elle, convainc même une vieille amie de les utiliser...Elle commence même à se demander si elle ne devrait pas poursuivre la démarche prônée et renouer les liens avec sa mère.

    Et c'est justement cette décision qui va faire s'effondrer tous ses châteaux de sable.

    Sur plein de plans, Hannah se retrouve dans la tourmente. L'occasion peut-être pour elle de se recentrer sur ce qui compte vraiment et de faire le tri dans ses relations.

    Ce qui m'a immédiatement frappée dans cette lecture, c'est la ressemblance avec le précédent ouvrage.

    Ressemblance dans certaines des thématiques abordées: remise en question, courage d'aller de l'avant, changement de vie, mauvais choix, épanouissement personnel...

    Ressemblance dans le choix de la protagoniste: même âge, même vie apparemment réussie, même difficulté à se laisser aller, même manque de confiance et de respect de soi-même, même gentillesse...

    Ressemblance enfin dans la construction de l'intrigue avec le leitmotiv de tout remettre à plat pour mieux avancer.

    Pourtant, malgré ses points communs avec Demain est un autre jour, cette nouvelle œuvre se lit avec plaisir.

    Peut-être parce qu'on est captés par cette écriture cinématographique, ce sens des situations...

    Peut-être car, même si on se doute de l'issue, comme dans toute bonne comédie romantique, le chemin, qui y mène, avec son lot de rebondissements, se révèle fort agréable...

    Peut-être car l'histoire se double d'une réflexion intéressante sur le pardon et ses conséquences. Je n'avais jamais entendu parler de ces "pierres du pardon"(l'une pour demander des excuses l'autre pour les accepter) et je considère que cette notion nous amène à nous interroger sur nos propres moyens d'effacer nos erreurs passées.

    "Ne sais-tu pas qu'au fond de nous, nous ne sommes que des tourbillons de honte? Je crois que c'est justement là que réside la beauté de ces pierres idiotes. Elles nous donnent la permission-l'obligation même-d'être vulnérable"

    Les pages se tournent facilement. Puis, arrivent les derniers chapitres. Je dois reconnaître que cette partie de l'intrigue m'a moins convaincue, tant par les facilités de résolution de certains nœuds de l'intrigue que par le suspense laissé sur un point important. Or, dans ce genre de livre, je n'apprécie pas que certains mystères persistent et j'aurais préféré une réponse plus nette.

    Bref, vous l'aurez compris: ce roman constitue un bon moment de lecture, même si je regrette de ne pas avoir retrouvé la magie de Demain est un autre jour.

    Un grand merci au Cherche-Midi pour cet envoi.

    Cherche-Midi, 2015, 434 pages

    Billet dans le cadre du challenge Un pavé par mois de Bianca.

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  • Un goût de cannelle et d'espoir

    Un Goût de cannelle et d'espoir

    de

    Sarah McCoy

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    "Garmisch, Allemagne

    Juillet 1945

    Bien longtemps après que le fourneau d'en bas avait refroidi et celui d'en haut avait chauffé, que tout le monde s'était blotti dans les draps en coton, elle sortit délicatement les pieds de sous le couvre-lit et s'avança sans un bruit dans la pénombre. Elle ne mit pas ses chaussons de peur que leur claquement ne réveille son mari endormi"

    Au mois de juillet 1945, une boulangère dissimule une lettre à son mari et sa fille Elsie. Une lettre qui visiblement apporterait une réponse à certains événements survenus dans leur existence depuis quelques mois.

    En 2007, à El Paso au Texas, Reba, une jeune journaliste, souhaiterait réaliser une interview d'Elsie qui tient une boulangerie allemande.

    Deux récits et deux femmes à un tournant de leur vie...

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    J'avais remarqué depuis quelque temps ce roman à la médiathèque et j'avais été immédiatement attirée par ce titre réconfortant.

    Vous savez que j'apprécie les romans à tiroirs, ceux où plusieurs fils d'intrigue se déroulent à plusieurs époques et où on comprend seulement à la fin le lien qui les unit.

    Dans ce livre, on suit deux femmes à plus de soixante ans d'écart (Elsie et Reba). Mais, ces deux histoires, hormis la présence d'Elsie dans les deux, n'ont pas forcément de connexion ensemble. Et j'ai trouvé cela dommage...Point de mystère donc ici...Et même certaines promesses non tenues (comme la grande histoire d'amour évoquée par Elsie et qu'on attend en vain)...

    De plus, dans ce type de littérature, donner autant d'intérêt aux deux narrations constitue souvent une difficulté. Et là, encore, j'ai eu l'impression que Sarah McCoy n'avait pas réussi son pari.

    Autant je ne suis pas parvenue à ressentir de l'empathie pour Reba et la crise sentimentale qu'elle traverse, autant je me suis prise immédiatement d'affection pour Elsie.

    Cette dernière est une jeune Allemande de 16 ans qui seconde ses parents dans leur boulangerie. En cette fin d'année 1944, elle guette les lettres de sa grande sœur, envoyée dans un Lebensborn. De même, elle compte les jours qui la séparent de la fête de Noël, donnée pour les officiers SS et où elle a été invitée. Elle est bien loin d'imaginer l'impact de cette soirée sur son futur quotidien...

    Le destin tragique de cette héroïne donne à l'auteur la possibilité d'évoquer tout un pan de l'histoire allemande. Manque de nourriture, suspicion, chasse aux Juifs ou à ceux qui les hébergent, fidélité aux idéaux aryens, toute puissance des SS....constituent autant de thématiques abordées. Mais ce qui m'a le plus frappée, c'est l'évocation du sort réservé à certaines femmes, envoyées dans des Lebensborn. Leur rôle: accélérer la création et le développement d'une race aryenne pure, en couchant avec des SS et en abandonnant leur bébé à la cause. Étaient renvoyées toutes celles qui n'enfantaient pas de "purs Aryens" et étaient tués tous les nourrissons ne correspondant pas aux critères requis.

    Outre ce contexte historique passionnant, un des autres points forts de cet ouvrage réside dans l'évocation des pains, pâtisseries et autres spécialités allemandes. Je vous défie même de tourner les pages sans vous mettre à saliver au moins devant une description de recette (Sarah McCoy a d'ailleurs eu la bonne idée d'en ajouter certaines en appendices).

    Bref, vous l'aurez compris: une lecture en demi-teinte. Dommage car, sur le papier, Un goût de cannelle et d'espoir avait tous les ingrédients pour me plaire.

    Les Escales, 2014, 425 pages

    Billet dans le cadre du Challenge Un pavé par mois de Bianca.

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  • Un Eté avec Louise

    Un Été avec Louise

    de

    Laura Moriarty

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    "La première fois que Cora entendit le nom de Louise Brooks, elle attendait la fin d'une averse dans une Ford T garée devant la bibliothèque municipale de Wichita. Si Cora avait été seule et avait eu les mains libres, elle se serait peut-être élancée à travers la pelouse pour gagner l'escalier de pierre de la bibliothèque. Mais ce jour-là, avec son amie Viola Hammond, elles avaient passé la matinée à faire du porte-à-porte dans leur quartier afin de collecter des livres pour la nouvelle salle de lecture dédiée aux enfants, et le fruit de leurs efforts conséquents se trouvait à l'abri, et au sec, dans quatre caisses sur la banquette arrière"

    Août 1922, Cora Carlisle entend parler pour la première fois de Louise Brooks, une adolescente de 15 ans qui souhaite suivre des cours dans une académie de danse renommée de New York mais ne peut s'y rendre sans un chaperon.

    Alors que rien ne l' y obligeait, Cora se propose de remplir cette mission. Et la voilà embarquée à l'autre bout des États-Unis avec une jeune fille que rien n'arrête dans ses désirs et qui ne se soucie guère des conséquences de ses actes sur sa réputation.

    Choc des cultures...Choc des générations...Ou comment cinq semaines vont faire évoluer ces deux personnages féminins...

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    J'avais remarqué ce roman sur l'excellent blog de ma copinaute Bianca. De même, une de mes collègues me l'avait très fortement conseillé. Aussi, quand je l'ai vu passer à la banque de prêt, je n'ai pas hésité longtemps avant de l'emprunter et de me lancer dans ce voyage.

    J'ai beaucoup apprécié le principe d'utiliser ces deux protagonistes principaux (Cora et Louise) pour illustrer deux visages de la femme au début des années 20. Autant Cora paraît incarner la génération passée, celle qui se soucie des convenances, du regard des autres, celle qui persiste à se coiffer de lourds chignons et à revêtir des corsets, autant Louise symbolise le futur avec sa coupe à la garçonne, sa silhouette libérée de toute entrave et son désir de profiter de sa vie comme bon lui semble, loin de tout diktat.

    Forcément, avec deux personnages aussi antagonistes, la cohabitation ne s'annonce pas aisée. Ce qui permet au lecteur d'assister à de nombreuses scènes très drôles où Louise bouscule quelque peu Cora dans ses habitudes (je pense notamment à celle du repas en compagnie de deux inconnus dans le wagon-restaurant)

    Cora nous amuse avec ses principes un peu datés. Mais, bien vite, quand on creuse un peu en profondeur derrière ce vernis policé, se dessine le portrait d'une femme blessée par les épreuves de la vie. En effet, si elle a choisi d'accompagner Louise à New York, c'est pour retrouver la trace de sa vraie mère. Une enquête sur ses origines qui va la mener sur des chemins qu'elle n'aurait pas soupçonnés.

    On s'attache à elle et on aime la voir évoluer au fil des pages, s'affranchir en secret de certains usages et connaître le bonheur.

    Le mot secret revêt d'ailleurs une importance primordiale tout au long des chapitres. Dans cette société américaine des années 20 en pleine mutation, il existe de nombreux tabous. Notamment autour des origines ou de la sexualité. Le mari de Cora et Louise vont en faire les frais.

    Comme vous l'aurez deviné, un autre intérêt de ce roman réside dans la découverte de la vie de Louise Brooks. J'avais déjà entendu parler de cette actrice sans jamais avoir regardé un de ses films et je dois avouer que j'ai été stupéfaite par son destin.

    En revanche, j'ai moins accroché avec toute la partie finale, après le retour de New York. En effet, Laura Moriarty a décidé de retracer en quelques chapitres tous les événements capitaux de l'existence de Cora. Et cette accélération dans le rythme de la narration ne m'a pas beaucoup plu. J'ai eu l'impression que tout était précipité, ce qui m'a dérangé.

    Bref, vous l'aurez compris: Un été avec Louise constitue un intéressant portait de femme et permet de passer un bon moment de lecture.

    Fleuve Noir, 2013, 405 pages

    Billet dans le cadre des challenges Au service de...et Un pavé par mois

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