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the frenchbooklover - Page 81

  • Broadway Limited tome 1: Un dîner avec Cary Grant de Malika Ferdjoukh

    Broadway Limited tome 1: Un dîner avec Cary Grant

    de

    Malika Ferdjoukh

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    "La jeune fille ouvrit la porte au jeune homme. Un essaim de feuilles rouges s'engouffra aussitôt à l'intérieur de la maison tel un gang de sorcières à l'affût.

    La jeune fille était brune et sans doute souriait-elle. Difficile d'en être sûr à cause de la sphère en bubble gum rose, d'un diamètre épanoui, qui lui poussait au milieu de la figure. Le jeune homme entendit un borborygme-peut-être un "oui"?"

    Jocelyn Brouillard, 16 ans et demi, débarque à la pension Giboulée, à New York, par un soir d'automne 1948. Suite à un malentendu. Un contact en France qui lui a indiqué l'adresse alors que cet hôtel n'accueille que des jeunes filles venues tenter leur chance à Broadway.

    Heureusement notre héros joue bien du piano...

    Heureusement car ce talent va lui permettre de faire la connaissance de six jeunes femmes, toutes plus fascinantes les unes que les autres...

    Heureusement car ces trois mois à la Pension Giboulée vont bouleverser tous ses repères...Et le faire petit à petit rentrer dans le monde adulte.

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    Vous vous souvenez peut-être de mon enthousiasme quand j'avais découvert l'année dernière, au mois de juin, Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh. J'avais plongé tête la première dans l'univers des soeurs Verdelaine et j'avais vraiment été très triste de quitter leur manoir breton et de ne plus suivre leurs destins.

    Aussi, quand Emjy du très beau forum Whoopsy Daisy (si vous ne connaissez pas encore, n'hésitez pas à aller y faire un tour) m'a proposé de recevoir cet ouvrage en avant-première, je n'ai pas longtemps hésité.

    Je l'ai emmené avec moi à la campagne pendant le week-end de Pâques et je l'ai savouré sur une chaise longue.

    J'utilise à bon escient le terme de "savourer". Car c'est exactement ce que j'ai ressenti au fil des pages.

    Dès le début, on retrouve la technique de la narration par trimestre. On glisse d'Halloween à Noël, périodes magiques s'il en est.

    On accroche avec ce pauvre Jo accepté à contrecœur dans une pension féminine et qui est tout étourdi devant cet essaim de jeunes filles.

    On assiste avec beaucoup d'intérêt à ses aventures, sa découverte du monde new yorkais, aux défis qu'il doit surmonter...Et à son évolution.

    Roman d'apprentissage donc. Mais pas seulement. Roman choral aussi. Car Jo n'est pas le seul  pensionnaire qui retient notre attention.

    En effet, comme, dans Quatre soeurs, Malika Ferdjoukh campe avec brio plusieurs personnages féminins. Chic, Hadley, Ursula...: elles sont toutes attirées par les lumières de Broadway.

    Six voix...Six chemins de vie...Six façons de connaître les joies et les affres du succès ou de l'amour...

    A chacune son identité. Et c'est bien là justement une des preuves du talent de cet auteur: leur conférer une tonalité propre et nous les rendre toutes attachantes sans en privilégier l'une par rapport à l'autre.

    Le premier volet de ce diptyque nous permet également de nous immerger dans le New York de l'après-guerre. Empli de vitalité. De jazz. De danse. De rêves aussi. D'occasions manquées. De rencontres. De secondes chances.

    De plus, j'ai été une nouvelle fois frappée par toutes les références implicites ou explicites au cinéma. On sent bien que Malika Ferdjoukh aime le septième art de cette époque. Certaines scènes (notamment celle sous la neige) m'ont fait penser à ces feel-good movies des années 1940-1950 que j'affectionne.

    On tourne les pages, le sourire aux lèvres. On se sent bien comme dans un cocon. On voit les chapitres défiler. Et on sait déjà que les adieux avec tous ces êtres fictifs seront cruels.

    Un dîner avec Cary Grant que je me ruerai sur le deuxième opus dès sa sortie?

    Bref, vous l'aurez compris: ce roman a constitué un vrai coup de cœur. De ceux qui nous captent dès les premiers mots et qui nous tiennent prisonniers. De ceux qui nous accompagnent longtemps. De ceux qui font du bien. De ceux qu'on veut conseiller encore et encore. De ceux qu'on sait déjà qu'on les retrouvera un jour.

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    Un  grand merci à Emjy et à l’École des Loisirs pour cet envoi!

    Ecole des Loisirs, 2015, 592 pages

    Billet dans le cadre du challenge Un pavé par mois de Bianca.

     

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  • Les Brumes de Riverton de Kate Morton

    Les Brumes de Riverton

    de

    Kate Morton

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    "Madame,

    J'espère que vous excuserez mon insistance: toutefois, je me permets de vous écrire à nouveau, n'ayant pas reçu de réponse à ma précédente lettre, par laquelle je vous exposais dans les grandes lignes mon projet de film: Les Brumes de Riverton.

    C'est donc un film d'amour-l'histoire des relations entre le poète R.S. Hunter et les sœurs Hartford, avant son suicide, survenu en 1924."

    En 1999, une jeune réalisatrice décide de faire un film autour de la mort tragique d'un poète à Riverton.  Pour comprendre ce qui a pu mener à ce geste fatal, elle tente de rentrer en contact avec Grace Bradley, le dernier témoin vivant...

    De prime abord, cette ancienne domestique refuse de coopérer et de donner les détails de cette nuit fatidique. Mais cette demande va réveiller les fantômes du passé...

    Et, très vite, elle va dérouler le fil de ses souvenirs.

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    Depuis que j'ai découvert Kate Morton avec le Jardin des secrets, j'aime sa manière de bâtir des intrigues gigognes où différentes temporalités s'entremêlent et où tout prend sens dans les dernières pages.

    Des quatre ouvrages qu'elle a pour l'instant écrits, il ne me restait que les Brumes de Riverton à parcourir. Il s'agit de son premier roman et j'ai trouvé que cela se ressentait.

    C'est comme si elle testait dans ses pages sa future mécanique. On retrouve les ingrédients que j'affectionne: plusieurs époques, un mystère du passé, des histoires d'amour tourmentées,un voyage dans les méandres de la mémoire...Mais tout ne se déroule pas de façon aussi efficace que dans ses autres opus.

    En effet, on sent quelques hésitations, quelques indices maladroits glissés en avance et trop révélateurs (quand on connaît déjà sa façon de faire), un sens de la découpe encore imparfait...

    Néanmoins, ces quelques défauts m'ont paru émouvants. C'est comme si on assistait à la genèse de son art romanesque. Et j'ai beaucoup aimé cela.

    J'ai également trouvé l'historie très prenante. Elle enchâsse deux intrigues: une plus contemporaine où on suit une Grace Bradley vieillie et qui se perd dans ses souvenirs et une qui court sur dix ans, de 1914 au drame de 1924.

    Très vite, la seconde prend le dessus. Ce qui m'a rendue heureuse car c'est nettement cette partie que je préférais. On assiste à tous les événements qui ont touché cette famille des Hartford et on observe la vie à Riverton par les yeux de la nouvelle bonne, Grace Bradley. Dès le début, on sent son émerveillement à découvrir une telle richesse, un tel quotidien...et de tels jeunes gens.

    Ce choix d'une "outsider" pour parler de Riverton m'a semblé très intéressant. Même si les années ont passé, on sent que la personne âgée n'a pas pris de recul par rapport à la jeune femme qu'elle était au début des années 1910. Seul le lecteur parvient à déceler quelques ombres au tableau idyllique qu'elle dépeint. Comme si sa narration lui échappait...

    Ce choix d'une "outsider" permet également de plonger dans le monde des domestiques. Et j'ai beaucoup apprécié cette atmosphère à la Downton Abbey. On apprend beaucoup de choses sur le quotidien de ces serviteurs, sur leurs règles, leurs codes....

    Cette description d'un univers en déliquescence constitue d'ailleurs, selon moi, le point fort de cet ouvrage.

    A cette ambiance so british se superposent quelques thèmes forts: l'impact de la guerre, le combat de certaines femmes pour s'affranchir des obligations inhérentes à leur rang...

    Les pages se tournent vite...La mécanique s'emballe. Jusqu'au drame final que je n'avais pas anticipé..

    Bref, vous l'aurez compris: ce roman "jachère" se révèle quand même prenant. Et, même s'il ne figure pas parmi mes préférés de cet auteur, il m'aura permis de passer un bon moment.

    Editions Pocket, 2007, 695 pages

    Billet dans le cadre du challenge Un pavé par mois de Bianca

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  • La route de Jérusalem d'Edward Marston

    La Route de Jérusalem

    de

    Edward Marston

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    "Ils étaient environnés d'ennemis. Bien qu'à Londres le théâtre n'eût jamais été aussi florissant, prodiguant de fastueux divertissements à la capitale et recueillant les ovations quotidiennes d'un public nombreux, ceux qui exerçaient ce métier subissaient une menace constante. Jouer était une entreprise périlleuse. Les comédiens marchaient sur la corde raide entre renommée et oubli-sans nul fil pour amortir la chute."

    L'arrivée de la peste noire contraint les Hommes de Westfield à abandonner la Tête de la Reine et la capitale pour prendre la route et jouer dans les villes de province.

    Mais, bien loin du succès escompté, la troupe rencontre très vite de nombreuses difficultés. Rajouts de compagnons de voyage, vols de pièce, enlèvement....Sans oublier la mort d'un des leurs juste avant le départ.

    Qui pourrait tant leur en vouloir et s'acharner sur eux?

    Nicholas Bracewell, leur régisseur, mène l'enquête.

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    L'arrière-cour d'une auberge londonienne où souvent les troupes de théâtre étaient accueillies

    Après quasiment trois semaines de silence (pourtant j'ai beaucoup lu), me voici de retour avec un billet autour de la troisième aventure de ce détective élisabéthain.

    Après avoir affronté les joyeux démons, les Hommes de Westfield se voient attaquer par un ennemi silencieux qui frappe, sans distinction d'âge ou de sexe, les Londoniens. Face à la peste noire, ils décident de partir sur les chemins anglais, à la rencontre du public provincial. L'occasion pour Edward Marston de nous décrire les coulisses d'une tournée, entre choix des acteurs et des "techniciens", haltes plus ou moins réussies, rencontres fortuites plus ou moins heureuses...

    L'occasion aussi pour cet auteur de faire preuve de beaucoup d'humour. Notamment avec l'introduction comme compagne de voyage d'Eleanor Budden, une femme mariée qui a tout quitté pour suivre la voie du Seigneur et rejoindre Jérusalem. Elle s'est rajoutée à la Troupe quand elle a eu une révélation en apercevant Nicholas nu dans une rivière. C'était comme si le Christ l'avait appelé à elle...D'où de nombreuses scènes très drôles où elle tente de se jeter dans les bras du pauvre régisseur.

    A ces réflexions amusantes sur une vocation inattendue se superposent des observations plus graves sur la religion. En effet, un noble soupçonné de complot catholique vient d'être arrêté et emprisonné. Certains espions tentent de démasquer les autres conspirateurs. Et si l'un d'entre eux se cachait parmi la Troupe des Hommes de Westfield?

    De plus, dans cet opus, Edward Marston décrit les rivalités exacerbées entre les compagnies de théâtre. Tous les coups bas sont permis: vols de pièces, de costumes...Chacun veut conquérir le public, seul gage de réussite et de survie.

    J'ai également retrouvé avec beaucoup de plaisir les personnages phares introduits dès la Tête de la Reine. Je m'attache toujours plus à Nicholas Bracewell. Et j'apprécie aussi de suivre l'évolution de certains membres de la troupe: de l'égocentrique et libertin Lawrence Firethorn au rêveur Edmund Hood.

    Quant à l'intrigue policière, elle m'a semblé plus aboutie que la précédente. Autant j'avais deviné certains éléments clefs dans les Joyeux démons, autant je me suis laissée surprendre par un retournement de situation totalement inédit.

    Bref, un tome réussi pour cette série qui nous immerge sous le règne d'Elizabeth I. Vivement le 4!

    Editions 10/18, 279 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Shelbylee.